Chapitre 1

1.1K 82 8
                                    

À Florie 😊 qui aime tant les histoires de zombies !

***

Comme tous les matins, je me presse pour rattraper mon retard, je n'arriverais donc jamais à me lever tôt ? Je fonce dans les escaliers et manque encore une fois de me casser la figure en sautant les deux dernières marches. Je cours quand j'entends le métro, mais au moment où je pose le pied devant la rame, elle se referme ne parvenant pas à ouvrir la porte de force. Trop tard !

- Et merde !

- Toujours en retard...

Je me retourne vers la voix qui possède un fort accent étranger, et je recule, il faut dire un peu dégoutée... La première chose que je vois c'est le chien, mélange de berger allemand et de labrador. L'homme assis à même le sol me tend une coupelle en plastique avec quelques pièces à l'intérieur. Je finis par le détailler : il est impossible pour moi de lui donner un âge tant sa barbe est longue, tout comme ses cheveux. Manifestement, il n'a pas pris de douche depuis des jours. Il semble me connaitre, l'avais-je pourtant remarqué avant ?

Il secoue la coupelle encore une fois, me demandant de l'argent et son chien se redresse pour me fixer toutes oreilles levées.

- Vous avez le temps de regarder dans votre porte-monnaie, maintenant...

Je ne sais pas pourquoi, et ce n'est pas mon style, mais j'ouvre mon sac et en sors un billet de 5 euros pour lui tendre. Il me l'arrache en esquissant un sourire et en me faisant une petite révérence. Je le fixe un moment, ses yeux sont d'un vert étonnant, presque jaune tant ils sont clairs, il le remarque et les plisse avec malice, mais je finis par tourner les talons et monter dans la nouvelle rame qui vient de stopper.

***

- Comment ça ? Tu plaisantes ? Tu veux annuler ?

- Nous ne pourrons jamais recevoir tant de monde, impossible d'avoir les autorisations nécessaires.

- On s'en fout, on n'est pas obligé de le dire, personne ne nous dénoncera !

- Oui, mais s'il y a un problème, on part en prison ! C'est aussi une histoire de sécurité.

- Ai confiance, durant toutes ces années, et tous les colloques que nous avons accueillis, nous n'avons jamais eu aucun problème.

Je souffle dans le vide, je ne sais pas si c'est une bonne idée, une petite voix n'arrête pas de me dire qu'il faut accepter au risque de perdre notre client. Mais comme toujours, mon amie, qui est aussi mon associée, est très convaincante.

- Tu crois qu'on a les moyens de faire un trait sur ce budget ?

- Non, mais...

- Alors c'est bon, je téléphone au client et lui dis que c'est OK pour samedi soir.

Elle tourne les talons et je retourne dans mon bureau. Une fois assise, je me prends la tête entre mes mains. Tout est tellement devenu compliqué depuis ces derniers temps. Lorsque j'ai accepté l'héritage de mon grand-père, je pensais qu'on allait pouvoir s'en sortir, mais voilà, posséder un théâtre de nos jours est loin d'être évident. Entre le matériel qu'il faut sans cesse remplacer, et les travaux que l'on doit régulièrement faire, toutes mes économies ont fondu comme neige au soleil, sans parler des crédits que nous avons dû faire pour continuer à ouvrir au public. Elsa a raison, nous n'avons pas les moyens de refuser ce colloque de 500 personnes, mais je vais devoir prier pour que rien n'arrive le soir même, sinon nous pourrons dire adieu à tout cela.

Mon téléphone se met à sonner.

- Oui ?

- Tu rentres à quelle heure ce soir ?

MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Where stories live. Discover now