Chapitre 20

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Nous avons décidé de faire une réunion vers 15h le lendemain, et nous voici donc tous autour de la table, sauf une personne, c'est bien Belinda qui manque à l'appel.

- Bon, commençons. Marc ?

Il se lève et prend la parole devant tout le monde.

- Nous avons bien réfléchi, nous ne pouvons pas rester ici. La promiscuité avec les détenus est compliquée, Déb en a fait les frais il y a quelque temps. Je sens une certaine tension, car nous occupons un espace privilégié, et même si nous offrons régulièrement des présents, je sais de source sure qu'une grosse partie des hommes ne sont pas du tout de notre côté. Il faudrait trouver un meilleur endroit ou au mieux bien sûr, sortir de Paris dans les prochaines semaines.

Je m'impose au milieu de ce monologue.

- Mais où ? Nous savons tous que les murs d'enceinte sont des remparts inviolables contre les crieurs !

Naël me coupe la parole.

- Oui, nous le savons très bien, mais s'il y a une émeute dans la prison, je ne donne pas cher de notre peau. Il vaut mieux anticiper.

- Donc on fuit !

Je commence à monter le ton contre mon amant qui pose les paumes avec force sur la table.

- On ne fuit pas ! On essaye de survivre !

Luca tente de nous calmer.

- Bon, ça va... On s'y prend assez à l'avance pour anticiper, donc restons zen. De toute manière, il n'y a pas d'urgences !

Je croise les bras, vexée, et lance un regard vers Alex, qui est plus blanche que jamais. Fais chier !

Luca continue :

- On a un plan. On a bien réfléchi à la meilleure monnaie d'échange du monde et nous l'avons.

Tout à coup, il m'intéresse.

- Où ?

- Pas ici malheureusement, mais là.

Il pointe un endroit sur la carte qu'il vient de déplier.

- Le Louvre ?

- Oui, la Joconde...

J'éclate de rire.

- Non, mais vous êtes tous devenus fous !

- Absolument pas, je suis persuadé que si nous tenons les plus grands chefs-d'œuvre du monde, ils nous laisseront passer le mur.

Je capitule, à l'évidence, je suis la seule à ne pas prendre au sérieux cette histoire.

- De toute manière, pour l'instant rien n'urge, non ?

Tout à coup, la porte s'ouvre sans frapper et nous voyons apparaitre Belinda au bras du Mamba...

Ils nous font une blague ? Ce n'est pas possible... je suis choquée comme la plupart d'entre nous, seul Naël ne parait pas surpris. Et c'est pourtant à lui que les regards plutôt haineux de cette fille se dirigent avant qu'elle ne prenne la parole :

- Je pense qu'il est important que tous les chefs de cette prison participent à cette discussion non ?

J'ai un soudain coup de chaud... Naël dévisage avec dureté Le Mamba qui lui sourit sarcastiquement avant de se tourner vers moi avec lenteur et calcul.

- Pour répondre à ta dernière question Déb, maintenant ça urge...

***

- Mais qu'est-ce qu'il te prend !

MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Kde žijí příběhy. Začni objevovat