Chapitre 21

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Nous sommes assis l'un en face de l'autre et personne n'ose dire quoi que ce soit. Naël s'est calmé par la force des choses. Marc et Alex sont descendus en urgence à l'infirmerie avec Doc. Nous devons prendre les choses dans l'ordre, et visiblement, la priorité c'est de soigner Marc et de voir ce qu'il faut faire avec le bébé.

- Déb, je deviens fou... parle-moi.

Je le regarde l'air hagard, c'est trop pour moi, nous sommes dans le même état. Mais l'image qu'il me renvoie est désolante, pour la première fois, je le sens à deux doigts de craquer.

- Doc va arranger les choses.

- Ne dis pas n'importe quoi. Marc est malade et c'est visiblement le même mal que les crieurs. On est peut-être tous contaminés et c'est juste une question de temps.

- Qu'est-ce que tu penses de cette théorie sur Franck ?

- Je n'en sais rien, c'est vrai que tout a commencé dans ton théâtre.

- En gros, je leur ai filé le virus, c'est ça ?

- Possible, je n'en sais rien...

Il se lève et arpente la petite pièce.

- Il te parlait de ce qu'il faisait ?

- Oui et non, il disait qu'il travaillait dans un labo privé, j'ai découvert comme toi qu'il m'avait caché des choses.

- Il est tombé malade ?

- Non pas vraiment, un rhume de temps à autre. Rien de spécial.

- Et toi ?

J'essaye de me souvenir, mais tout me parait assez lointain à vrai dire.

- J'ai eu une forme d'allergie il y a deux mois, mais c'est tout.

Il me fixe d'un coup très sérieusement.

- Une allergie, tu dis ? Quel genre d'allergie ?

- Rien de spécial, on s'est retrouvé avec des plaques sur le corps.

- Comment a-t-il réagi ?

- Maintenant que tu le dis, il est allé passer un coup de téléphone privé, puis est revenu avec un cachet.

- Tu as vu la marque ? Le nom du médicament ?

- Non, il m'a juste tendu un cachet, tout ce qu'il y a de plus normal, et je l'ai avalé.

- Et tu n'as rien demandé de plus ?

- Mais pourquoi l'aurais-je fait ? C'était un chercheur, il côtoyait les médecins...

J'ai mal à la tête tout à coup, la situation, Marc, Alex, l'écarteleur, les souvenirs et, pour finir, le ton de Naël, tout m'épuise.

- OK ensuite ?

- Ensuite, plus rien, tout est rentré dans l'ordre et nous avons pu aller au restaurant le soir même. C'est là que...

Je me ferme, mais il ne me laisse pas une seule seconde le temps de respirer.

- Oui ? Que ?

Je souffle d'agacement.

- Il m'a offert le pendentif en me disant que je devais le garder toute ma vie, que c'était un cadeau important, que tout son amour était à l'intérieur.

Je le saisis machinalement, mais il se lève pour le regarder de plus près en tirant sur la chaine.

- Mais qu'est-ce que tu fais encore ?

Il l'observe sous toutes les coutures et le retourne pour lire l'inscription gravée à voix haute.

- Dignus est intrare...

MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Where stories live. Discover now