Chapitre 9

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Une prison ? Quelle drôle d'idée ? Mais lorsque je vois les larges et hauts murs, je comprends mieux ce qu'il veut dire. Alors tous les tirs se concentrent pour réaliser une trouée dans les zombies.

- Avancez, je vous couvre !

Naël ferme la marche, même Hector saute à la gorge de certains crieurs. Nous courons tout en continuant à les atteindre, nous y arrivons avec quelques difficultés tout de même. Rapidement face à la porte de la prison, hors d'haleine, nous ne pouvons définitivement pas passer inaperçus ! Mais elle est close ! On est dos à elle, et nous souhaitons tous que quelqu'un soit à l'intérieur !

Soudain, elle s'ouvre et des voix nous demandent d'entrer, ils ont des genres de lance-flammes de fortune pour contenir les monstres.

Nous envoyons une dernière charge et une fois à l'abri, baissons les armes, avant de regarder ces hommes en train de refermer à double tour.

Le premier a le visage couvert de tatouage, le second est beaucoup plus fin, mais on dirait que ces yeux vont sortir de leur orbite. À l'évidence, ce ne sont pas des gardiens...

- Salut.

Naël s'avance, visiblement c'est le moins suspicieux des trois amis.

- Bonjour.

- Tu es arabe ?

Je me raidis, les propos ne paraissent pas très cordiaux et je me demande si nous avons bien fait de venir nous réfugier ici.

- Syrien.

- Migrant ?

- Oui.

- Et eux ?

- Touriste italien et...

Il se tourne vers Marc, je sens qu'il ne faut pas dire qu'il est flic...

- Vendeur de came.

- OK, et les meufs ?

Naël me serre contre lui.

- Elles sont avec nous.

- Bien, donnez-nous vos armes.

- Pourquoi ? Vous êtes bien armés non ?

En effet, ils ont des armes à leurs ceintures. Je sens que l'atmosphère se charge d'électricité.

- On peut très bien vous rejeter dehors ?

- De toute manière, on ne compte pas rester ici. Tu pourras nous mettre dehors dans quelques minutes, le temps qu'ils nous oublient un peu.

Le mec nous regarde et finit par plisser des yeux libidineux sur Alex puis sur moi, un petit sourire aux lèvres, aussi je me cache derrière Naël, et d'un mouvement sec de son bras, il n'hésite pas à tenir en joue le tolar.

- Que les choses soient claires, on garde nos armes et personne ne mate nos meufs, sinon je risque de m'énerver !

Mais à peine a-t-il fini de dire sa phrase qu'on entend un peu plus haut une voix.

- Vous ! Montez !

Tout le monde se tourne vers lui, il n'est pas seul, on dirait qu'il se revendique le chef tant son comportement est autoritaire. Plusieurs cicatrices barrent son visage et quelques hommes nous visent avec des armes automatiques, clairement maintenant, il n'y a plus rien à faire, on est piégé.

- Vous montez ou l'on vous crible de balles ?

Aussi Naël finit à contrecœur par baisser son revolver et me prendre la main pour la serrer presque anormalement trop fort. Je jette un œil à Alex, toute cette histoire ne me dit rien de bon. Nous sommes escortés par des sbires dans les couloirs, puis un escalier, nous sommes murés dans le silence. Arrivé devant la porte notée "directeur", on nous pousse à l'intérieur de force. J'ai la gorge sèche. Le chef est derrière le bureau, et une tête est piquée sur une barre à mine, juste à côté de lui. Je fixe la chose, en déglutissant péniblement, ça doit être tout ce qu'il reste du vrai directeur.

MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Where stories live. Discover now