Chapitre 10

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Surprise, je tends en croix les bras de chaque côté de mon corps. Je sens ses lèvres contre les miennes et ouvre la bouche pour parler, mais il en profite pour s'immiscer en elle. Il me plaque contre lui plus fort et joue avec ma langue sans retenue. Puis au bout d'un long moment, il se recule lentement et pose son front sur le mien. Mes yeux trahissent la stupeur que je ressens, mais aussi le trouble qu'il vient de me provoquer. Son souffle court comme le mien caresse ma peau. Ses doigts plongés dans ma chevelure se détendent au moment où il se met à murmurer pour que personne ne puisse entendre.

- Deb, excuse-moi, mais tu vas rester ici le temps qu'on aille chercher les autres, et je veux que tout le monde soit bien conscient que si quelqu'un touche à un seul de tes cheveux, je reviendrais le tuer.

Je suis obligée de rembobiner la phrase pour bien la comprendre une nouvelle fois, et je fixe toujours ses prunelles brillantes. N'arrivant plus à bouger, je suis tétanisée par tout ce qui vient de se passer.

- Ça va ?

- Je...

Je déglutis péniblement avant d'ajouter :

- Oui, je crois.

Il étire un sourire et se redresse pour se tourner vers Le Mamba.

- Bien Mamba, on va chercher les autres. Nous serons là dans deux heures, je compte sur toi pour prendre soin de Déb et Alex.

- OK... l'égorgeur.

- Un nouveau nom ?

- Oui, je trouve qu'il te va comme un gant.

- Si ça peut te faire plaisir.

Naël siffle son chien et fait signe à Marc et à Luca de le suivre. Mais au même instant, deux autres hommes choisis par Le Mamba se rapprochent avec des armes automatiques.

- Ils vont avec vous, voici des munitions en plus.

- Bien, allons-y. La nuit tombe.

Je regarde avec un mauvais pressentiment la porte se refermer derrière eux et me tourne vers Alex qui est toute proche de moi.

- Mesdames. Suivez-moi, je vous prie.

La petite révérence qu'il nous fait est légèrement caricaturale, pourtant nous n'avons pas d'autre choix que de le suivre. J'apprécie tout de même la chaleur de la prison, avec la nuit qui arrive, je suis frigorifiée.

Nous marchons sous les regards de tous ces détenus qui manifestement n'ont pas vu de femmes depuis quelques années. Nous suivons silencieusement Le Mamba et espérons qu'il tiendra parole jusqu'au bout. Nous avançons maintenant dans un couloir un peu différent des autres, les cellules semblent bien plus grandes et celles qui sont ouvertes laissent voir des intérieurs plutôt VIP.

- Mesdames, voici votre quartier. Personne n'a le droit d'y entrer à part moi et trois de mes hommes les plus proches. Vous êtes chez vous.

Nous pénétrons timidement dans l'une des pièces et nous sommes tout de suite surprises par le confort ambiant. Une salle de bain, une TV, un large lit, une bibliothèque, une plaque de cuisson... bref un bon confort pour une prison.

Des pas s'éloignent et nous nous observons avant de parler. C'est Alex qui rompt le silence, elle est manifestement dans le même état que moi.

- Ce n'est pas un truc de dingue ?

- En même temps, ce qu'on vit depuis quelques jours dépasse tout entendement.

- C'est pas faux...

Elle éclate de rire et je la regarde, amusée.

- Qu'est-ce qui te prend tout à coup ?

- La vendeuse de came qui avait peur de finir en tôle, finit quand même en tôle.

MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Where stories live. Discover now