Chapitre 68

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Point de vue Fabiana

Il était midi passé quand je rentrais enfin à la maison après une courte sortie avec mes amis, car oui, je pouvais enfin affirmer avoir des amis. Cela ne faisait que quelques semaines que nous connaissons Kris, mais ce dernier s'était montré si bienveillant à notre égard surtout de mon côté, car avec toutes les attaques que je recevais de certains élèves. Il était réellement devenu mon ange gardien.

_ maman !! Je suis rentrée... Tu as...Commençai-je en arrivant au salon

Ce que je vis me stoppa aussitôt, les yeux grandement ouverts, je voyais en face de moi l'officier Franck assit sur l'un des canapés avec ma mère à côté.

_ tu tombes à pic ma puce, il y a Franck qui était passé te voir... Regarde comment Dieu l'a rapidement remis sur pied, me dit ma mère de manière beaucoup trop décontractée à mon goût.

Voulant me montrer assez impassible, je repris très vite mes esprits et me rapprochai d'eux en essayant du mieux que je pouvais de dissimuler ma confusion.

_ Bonsoir officier Franck... Je suis ravi que vous soyez de nouveau sur pieds.

En mettant bien l'accent sur " l'officier " Franck, j'avais bien touché mon but, car sa mine s'était attristée. Il fallait que ce soit bien clair dans sa tête, le fait d'avoir appris qu'il était mon père ne m'obligera en aucun cas à l'appeler papa. Voyant le blanc qui s'était installé dans la pièce, je profitais pour dire :

_ je vais aller dans ma chambre... J'ai des choses à faire.

Je m'étais déjà retourné quand sa voix retentit derrière moi.

_ attend un moment Fabiana !

Je m'arrêtai donc, mais restais de dos, car je n'avais déjà plus la maîtrise de mes émotions, les larmes coulant sur mon visage pour je ne saurais-je  dire quelle raison, je priais intérieurement afin de ne pas être obligé de me retourner.

_ je dois te parler... C'est la raison pour laquelle je suis venu vous rendre visite !

_ j'ai des choses à faire, me contentai-je de dire le plus naturellement possible.

_ tu pourras les remettre à plus-tard, j'étais certes souffrant, mais je me souviens très bien t'avoir entendu dire que je te devais des explications et que dans l'état où je me trouvais, il serait trop facile que tu me pardonnes ... Je suis sur pied maintenant, nous pouvons avoir notre discussion !

Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un long soupire, de toute manière cette fichue phrase était sortie de ma bouche maintenant, il me fallait assumer. Après quelques minutes de silence, je fus contrainte de dire :

_ d'accord, mais laissez-moi déposer première mes affaires dans ma chambre.

J'allais en vitesse dans ma chambre, aussitôt la porte refermée que je me jetais sur mon lit en larmes. J'avais tous mes membres qui frissonnaient de colères, je sentais mon cœur battre plus vite que la normale.

_ c'est trop dure mon Dieu ...

Je savais que si j'acceptais d'avoir une discussion avec lui, la finalité serait que je le pardonne, mais je ne pouvais pas le faire. Il nous avait fait tellement de mal, ma mère avait eu à subir tellement de choses atroces à cause de son irresponsabilité. J'avais vécu sans père juste parce qu'il avait été lâche et là, seigneur, tu voulais que je lui pardonne comme si de rien était ? Comment si tout cela ne s'était pas passé ? Effacer toutes ses années où je m'étais à mainte reprise posé la question de savoir si je n'étais pas assez digne d'avoir moi aussi une famille complète ? D'avoir un père qui serait là à me défendre quand mes camarades se moqueront de moi ? D'être sur son dos à chaque fois où nous irions au parc ? Tout cela, il me fallait oublier ?

Tu es mon espéranceWhere stories live. Discover now