🌌 21 🌌

64 3 0
                                    

musique à écouter : imagine (John Lennon)

"You may say I'm a dreamer
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us
And the world will be as one"

Adam

Parfois, je me demande ce qui m'est passé par la tête le jour où j'ai décidé de partir à la recherche des personnes qui m'ont abandonné. Ceux qui étaient censés m'aimer sans condition, me protéger de ce monde quoi qu'il en coûte. Il y a un profond vide dans mon cœur et je ne me sentirai complet que lorsque je trouverais des réponses à toutes mes questions. Je n'ai pas envie d'abandonner.

Il me faut un certain temps avant de trouver le courage de pousser la porte de ce petit café. Comme à chaque fois, je ne sais pas à quelles nouvelles je dois m'attendre. Toutes mes craintes sont balayées par mon unique désir : savoir qui je suis et d'où je viens.

Je m'installe seul à une table, je suis le premier à être arrivé. Pour patienter, je commande un grand café noir. Mon anxiété ne cesse de grimper et je ne peux pas empêcher ma jambe d'avoir la bougeotte sous la table. Mon regard se porte sur la grande horloge accrochée maladroitement, je me mets à compter chacun des sauts de la trotteuse.

128, 129, 130, 131...

- Je m'excuse de mon retard.

La voix masculine me sort de mes pensées, et par réflexe, je me lève de ma chaise pour l'accueillir. C'est une personne pour laquelle j'ai beaucoup de respect, et je ne me permettrais pas de réagir autrement.

- Adam, je te l'ai déjà dit. Je suis ici en ami, nous sommes égaux.

Il me serre dans ses bras et avant de s'asseoir, il commande un affogato, il m'est impossible de retenir un sourire face à ses fantaisies.

- Alors, comment vas-tu, Todd ?

Ce qu'il faut savoir, c'est que Todd est la personne la plus humaine qu'il m'ait été possible de rencontrer. Il m'a toujours aidé, et ce, depuis mon arrivée au centre pour enfants, même quand j'ai décidé de m'enfuir. C'est sans doute ce qui nous unit autant. Sans lui, je ne suis pas sûr de qui je serais aujourd'hui. Je ne sais pas ce que c'est d'avoir des parents, mais une chose est certaine, c'est que Todd est ce qui se rapproche le plus d'un père pour moi.

Pendant toutes ces années, il a continué de prendre de mes nouvelles et de m'aider dans mes démarches et recherches. Rien ne l'oblige à cela, de plus, il pourrait perdre son travail. Je n'ose même pas imaginer ce qui lui arriverait si un jour le monde était amené à apprendre que c'est grâce à lui que j'ai pu quitter le centre.

- Et bien, tu sais, la routine. Rien n'est jamais vraiment nouveau dans mon monde. Mais je sais ce que tu veux savoir.

Un sourire s'arque sur mes lèvres lorsqu'il me fait comprendre qu'il peut lire en moi comme dans un livre ouvert.

- Elle va bien. Le changement d'environnement lui sera peut-être compliqué au début, nous savons autant l'un que l'autre qu'elle est forte. Cassiopée s'en sort toujours. Mais tu sais que tu pourrais lui demander toi-même, je peux te donner son adresse.

- Tu sais très bien ce qui m'en empêche, Todd. Partir du centre pour chercher des réponses moi-même m'a privé de notre amitié... Je m'en suis plutôt privé moi-même... Elle doit sûrement me détester d'être parti ainsi, sans aucune explication.

- Je vois. Mais comment réagirais-tu si je te disais que désormais, Cassiopée est elle aussi en Floride ?

Tout en achevant sa phrase, Todd pose sa tasse à même la table sans prendre en compte la soucoupe se trouvant pourtant à seulement quelques centimètres.

sans ténèbres, les étoiles ne brillent pas (français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant