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musique à écouter : LEMONS (Brye)

"You're a sour little boy
With a fragile masculinity
You saw me as your toy"

Garett

Hunter est encore sur moi à m'assener de coups. J'encaisse. Je le mérite. Je mérite chaque mauvaise chose qui m'arrive. Tout.

-          Mais putain, Hunter ! T'as pas fini ?!

Ça ne l'empêche pas de continuer. Mes yeux sont fermés, mais malgré ça, je crois bien reconnaître cette magnifique voix.

-          Je t'ai dit d'arrêter, Hunter ! Tu vas le tuer si tu continues.

Hunter se dégage de moi. Je pense plutôt que c'est elle qui a décidé de l'éloigner de moi. Je suis quand même certain que ça lui fait du bien de me voir comme ça.

-          Rentre chez toi ! Rentrez tous chez vous d'ailleurs !

Sa voix est à la fois autoritaire et compatissante. Putain qu'est-ce que j'aime ça.

-          Il pourra pas toujours s'en sortir, et tu le sais.

Les mots d'Hunter sont secs. Et je l'imagine obéir à l'ordre qu'elle lui a donné. Intérieurement, et en dépit de la douleur, je jubile.

J'en déduis que tout le monde est parti quand elle m'aide à me relever. J'ai beaucoup de mal à tenir debout, et mes yeux ont gonflé certainement en même temps que tout mon visage.

Elle me conduit à l'intérieur et me guide pour m'asseoir sur l'un des tabourets de la cuisine.

-          Si Hunter ne l'avait pas déjà fait, c'est moi qui serais en train de te frapper. Tu es un tel connard.

Et le pire, c'est qu'elle pense chacun de ses mots.

-          Toi... Toi, tu peux me frapper autant que tu veux.

J'ai du mal à parler, mais je n'en ai rien à foutre. J'essaye de sourire tout en disant ça, mais une vive douleur s'installe au même instant.

-          Arrête de jouer, Garett.

Et voici un autre ordre.

-          Depuis quand tu donnes des ordres à retour de bras ?

J'ai envie de lever un sourcil en l'air, mais chaque tentative me fait encore plus mal. Putain, chaque mouvement de mon visage devient un supplice. Mais je parviens enfin à ouvrir un œil, avant d'ajouter :

-          Merde, qu'est-ce que t'es belle, Olivia.

Je ne la vois que de dos, ses mains sont dans l'évier. Elle est certainement en train de mouiller un tissu pour mon visage. Je n'arrive pas à me dire que fut un temps, tout ça, était à moi. Son corps. Son amour. Elle.

A la fin de mes mots, elle se retourne vivement. Son regard est empli de colère. Qui pourrait lui en vouloir. Il me semble pourtant déceler autre chose, de la pitié. Elle a pitié de la personne que je suis devenu.

-          Ferme ta putain de gueule, Garett !

Elle insiste sur chaque mot. C'est vrai, on sait jamais si en plus d'avoir bousillé mon visage, Hunter a aussi bousillé mon cerveau. Je sais qu'elle n'en a pas fini avec moi. Ça fait beaucoup trop longtemps que l'on à pas été que tous les deux dans la même pièce.

Sa bouche s'ouvre, mais se referme immédiatement.

-          Vas-y dis ce que tu as à dire, je sais que tu en meurs d'envie.

sans ténèbres, les étoiles ne brillent pas (français)Where stories live. Discover now