🌌 28 🌌

45 2 0
                                    

musique à écouter : lose my mind (Dean Lewis)

"I see you walking through the rain
And I see the water covering your tear drops on your face
And I know that I broke all your rules
Oh, now you're looking at me
And I'm looking at you like a fool"

Olivia

Lorsque mes yeux s'ouvrent, il me faut un bref instant pour me remémorer les évènements de la veille. Je ne suis pas seule dans mon lit et je ne sais que trop bien qui est à côté de moi. Ses cheveux châtains caressent l'oreiller, c'est la première fois depuis longtemps que je le vois si paisible. Je l'observe respirer calmement tandis qu'un souvenir lointain me revient.

Du jour au lendemain, il s'est métamorphosé. Le Garett attentionné à laisser sa place au Garett cruel. Ses mots ont changé, sa manière d'être et ses réactions également. Je n'arrive plus à reconnaître celui à qui j'ai donné tout mon être. Il me détruit à petit feu, et il aime ça. Il sait où poser chaque phrase, chaque silence, chaque point. Il sait où viser pour me blesser.

Dans un fracas, j'ouvre la porte d'entrée. Corey n'est pas chez lui, mais pour une fois, je n'en ai rien à foutre. Je suis dévastée et que mon meilleur ami apprenne que son frère en est la raison est bien mon dernier souci. Je connais mon but, je sais où je vais et rien ne pourra m'arrêter. Le seul obstacle c'est cette porte close, s'interposant entre Garett et moi, tout comme les murs qu'il a récemment construit autour de son cœur.

Tu ne vas pas pouvoir continuer à m'ignorer longtemps. Je te rappelle que je passe presque ma vie dans cette maison.

Aucune réponse.

Mes poings martèlent la porte, des larmes coulent le long de mes joues. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe. Comment j'ai pu le perdre du jour au lendemain, sans crier gare ?

Son corps bouge sous les draps, ce qui me fait mettre cette histoire de côté. Le savoir nu à côté de moi me donnerais presque envie, mais je refuse de réitérer la même erreur que la nuit précédente. Nous en avions tous les deux besoins, comme si le corps de l'un était la drogue de l'autre. Une pointe apparaît dans mon cœur, lorsque je me rends compte que je n'ai personne avec qui parler du bazar que Garett crée dans mon esprit. Je ressens soudain la nécessité de confier à quelqu'un mes peurs, mes doutes, toute l'histoire en général.

Je me mords la lèvre inférieure au souvenir de cette nuit enflammée, je pensais ne plus jamais ressentir toute cette passion. Ses yeux s'entrouvrent et il semble presque surpris d'être dans ma chambre. Je sens son regard sur moi et lorsque nos yeux se croisent, ses lèvres laissent échapper sa voix encore endormie.

— Tu penses à quoi ?

Un sourire arrogant s'affiche sur son visage, je sais ce qu'il veut que je dise, mais je n'en ferais rien. Je ne lui donnerais pas cette satisfaction.

— J'étais en train de me remémorer le jour où notre relation a entamé sa descente aux enfers.

Il ne répond pas. Je devrais y être habituée maintenant. A la place, il se lève du lit et se dirige vers son jean, il en sort une petite boîte plate. Mes yeux se lèvent vers le ciel lorsqu'il glisse un joint entre ses lèvres.

— Tu as vraiment besoin de ça dès le matin ?

— Si tu savais.

J'ignore sa phrase. Je me doute qu'à la moindre question que je peux poser, je n'obtiendrais pas un seul mot. L'odeur vient me chatouiller les narines et nous nous examinons l'un l'autre, chacun à l'opposé de la pièce. Je sais pertinemment comment ça va finir. On semble plutôt doué pour reproduire le même schéma, se faire du mal c'est ce qui nous rend accro. La tension est palpable dans la pièce, à tel point que les murs semblent se rapprocher. Nous sommes comme deux aimants sans cesse destinés à s'attirer et se rejeter au dernier moment.

sans ténèbres, les étoiles ne brillent pas (français)Where stories live. Discover now