Homo Sum 3 : l'éveil de l'humanité (Episode 3 : Libération)

39. La Grande Fraternité Blanche

Les haut-parleurs restèrent muets, comme s'ils avaient décidé de partager l'étonnement général que ce dernier message venait de provoquer. L'Amiral décida enfin de briser le silence en réalisant qu'il fallait vraiment qu'elle se trouve un nom...

— Je suis... l'Amiral... en charge de ce vaisseau : le FXL350. Nos intentions sont pacifiques. Nous sommes en route vers la troisième planète de ce système solaire pour rendre compte à nos supérieurs du résultat de notre mission. Nous nous apprêtons à entamer notre manœuvre d'accélération vers son astroport principal. Ne considérez pas cela comme un acte hostile ou de fuite... Notre voyage fut très long, nous sommes juste pressés de rentrer chez nous !

— Nous connaissons parfaitement votre mission Amiral, interrompit la voix, toujours aussi douce et assurée. Le but de notre présence est de venir vous proposer notre aide... Accepteriez-vous d'accueillir quelques membres de notre équipage à bord de votre vaisseau ? Nous aimerions nous entretenir directement avec vous. N'ayez crainte, nous ne serons que trois et n'emporterons aucune arme.

L'Amiral se retourna vers Jean et son Second. Ils acquiescèrent tous deux du regard, sans mot dire.

— Nous allons envoyer deux de nos chasseurs afin de vous escorter durant votre manœuvre d'approche, répondit l'Amiral. Après avoir inspecté votre navette, des techniciens vous placeront sur la plateforme d'un de nos ascenseurs qui vous amènera à l'intérieur de notre frégate.

— Bien compris, répondit la voix d'un ton toujours étrangement calme. Ne vous inquiétez pas, nous ne sommes porteurs d'aucun germe qui soit dangereux pour votre espèce !

L'Amiral, Jean et le Second se précipitèrent vers le hangar. Ils y arrivèrent juste à temps pour voir, à travers son immense hublot, un petit point blanc lumineux se détacher de l'un des navires qui se trouvaient en face d'eux. Le vacarme des catapultes leur indiqua que les deux chasseurs, chargés d'escorter leurs mystérieux visiteurs, venaient d'être éjectés.

Ils interceptèrent le petit objet qui se rapprochait rapidement d'eux. Les trois appareils entamèrent leur approche sur le pont de la frégate. Aucun choc ne se fit entendre. L'appontage avait dû se passer sans accroc, car les portes situées au plafond du hangar commençaient déjà à s'ouvrir.

Un objet lumineux en forme d'œuf, accompagné des deux chasseurs, descendait sur la plateforme de l'ascenseur. L'Amiral et ses deux acolytes, se rendirent à la rencontre du mystérieux engin...

Il avait approximativement la même taille que les chasseurs. Sa surface était complètement lisse, sans aucune inscription, soudure, ni aspérité. Soudain une botte, suivie d'une jambe puis d'un premier corps, de forme humanoïde, passa littéralement à travers elle. Il fut suivi par deux autres silhouettes dont l'une avait, à ne pas s'y méprendre, une allure féminine.

Trois scaphandres, d'une blancheur et d'une luminosité identique à celle de leur petite navette, faisaient à présent face à l'Amiral accompagnée par Jean et son Second. Leurs casques semblèrent se dissoudre à l'unisson, révélant trois visages de type nordique, auréolés de longues chevelures blondes. Leurs expressions rayonnaient d'amour et de sérénité.

Le plus petit des deux hommes arborait une courte barbe, aussi blonde que ses cheveux. Un léger sourire semblait ne jamais vouloir quitter son visage. La femme était également d'une beauté éclatante. Ses yeux, d'un bleu très clair, donnaient l'impression d'être capables de transpercer tout ce qu'elle regardait. Le plus grand arborait une longue crinière qui tombait sur ses épaules musclées. Il s'adressa à leur comité d'accueil :

— Merci d'avoir accepté de nous accueillir à bord de votre magnifique vaisseau, Amiral. Permettez-moi de nous présenter... Nous faisons partie de ce que nous appelons : la « Grande Fraternité Blanche » ! Comme je vous l'ai déjà dit, je suis le Commandant Ashtar Sheran : le « Commandeur de la Fédération Galactique »...
Ashtar signifie Berger en langage adamique. Je me suis fait accompagner par l'Amiral « Samanda » : le Chef de la « Nouvelle Jérusalem », autrement connu sous le mon de Jésus Christ. Certains d'entre vous ont déjà eu l'occasion de le rencontrer sur Éden...
Et voici enfin Maître « Lady Nada » : sa flamme jumelle, qui représente ici la « Confrérie des Maîtres Ascensionnés ».

— Bienvenu à bord, répondit l'Amiral dont le discours d'introduction allait être bien plus bref. Je vous présente Jean... et mon Second. Permettez-moi de vous proposer de nous accompagner dans mon bureau. Nous y serons plus à l'aise.

Ils se rendirent, sans plus attendre, dans sa cabine qui se situait dans la zone gravitationnelle du vaisseau. Les techniciens, restés dans le hangar, s'approchèrent prudemment de l'étrange œuf lumineux, apparemment vide, se maintenant à la verticale sur la plateforme de l'ascenseur.

L'un d'eux tenta de passer la main à travers sa membrane, comme venaient de le faire ses trois passagers. Mais ce fut sans succès, la paroi de l'engin était redevenue lisse et dure comme de la pierre ! C'est alors qu'à la surprise générale l'objet s'adressa à lui d'une voix métallique, extrêmement polie et intelligible.

— Désirez-vous entrer, Monsieur ?

Personne n'osa répondre à cette question, pour le moins surprenante. Jusqu'à ce que l'intéressé s'enhardisse...

— Oui, s'il vous plaît, répondit-il d'un ton qui s'efforça d'être aussi poli que celui de son interlocuteur.

Rien ne se passa... Le technicien comprit alors que c'était à lui de faire le premier pas. Il tenta à nouveau de pénétrer dans l'œuf en y passant d'abord une main hésitante, puis son bras, pour enfin s'introduire complètement à l'intérieur de sa structure qui semblait être redevenue perméable... uniquement pour lui ; car aucun de ses compagnons n'arriva à l'y accompagner !

Entre temps, dans la cabine de l'Amiral, la conversation continua de plus belle. Après avoir brièvement expliqué les plans qu'elle avait élaborés avec Jean à leurs étranges visiteurs, elle commença, à son tour, à les interroger :

— Pourriez-vous nous expliquer, un peu plus en détail, qui vous êtes et quelle est votre mission ? demanda-t-elle à celui qui se nommait Ashtar.