63. Le Firmament de Lumière

39 5 41
                                    

Les Maîtres qui m'entouraient entamèrent leurs chants, augmentant ainsi le niveau vibratoire des cristaux qu'ils tenaient dans leurs mains. Je fus très vite emporté par une transe qui me fit dangereusement vaciller. J'étais obligé de me concentrer sur les murs de la tour afin de garder mon équilibre.

Mon esprit sombra dans un tourbillon d'images, de bruits, d'odeurs... de sensations que je n'avais encore jamais ressenties. Je vis les pourtours de l'île sur laquelle nous nous trouvions lentement se transformer. Le niveau de la mer descendit, pour faire place à une série de marécages.

Il remonta... jusqu'à ce que nous nous retrouvions à nouveau sur une île, entourée par une brume épaisse ! Une barge sortit du brouillard ; elle était manœuvrée par deux petits hommes sombres et transportait une dizaine d'individus en toges blanches. Après avoir accosté sur la rive, ils sortirent deux cercueils de l'embarcation pour les amener à mes pieds.

Je compris enfin ce qu'il se passait : j'étais en train de remonter le temps ! Il s'agissait du roi Arthur et de sa reine Guenièvre, que des moines en habit de lin blanc venaient enterrer ici, sur l'île d'Avalon. Mon voyage à travers les siècles s'accéléra, sans pour cela que l'intensité de mes sensations ne diminue...

Je devins à mon tour soldat, guerrier, et enfin simple chasseur. Je revivais l'histoire du monde, étant devenu l'un de ses malheureux acteurs. Je ressentis la haine, la peur, la violence des combats brutaux et sanguinaires. Je percevais la terreur, omniprésente, comme les poissons perçoivent la mer !

Il s'agissait d'une immersion si absolue que je n'en avais même plus conscience ! J'éprouvais le froid, la maladie, la faim et la douleur de mes blessures, ainsi que de celles que je venais d'infliger à mes ennemis. Une telle souffrance était au-delà de l'imagination humaine... Elle provenait pourtant de la folie de son génie !

Je me vis, habillé de peaux de bêtes, au milieu d'une steppe enneigée. Mes pieds étaient gelés et mon ventre criait famine. Je revis mes enfants mourir de faim dans mes bras, expirant leur dernier souffle dans un petit nuage de brume, qui vint se poser sur mon visage en larmes...

Des hommes, ornés de peintures effrayantes, brûlèrent nos huttes, égorgeant nos fils et violant nos filles et nos compagnes... Je me retrouvai enfin, nu, dans une forêt humide et bruyante où des animaux terrifiants me pourchassaient sans relâche.

C'est alors que je fus attiré par la flamme d'un feu, qui me permit de les faire s'éloigner. Je me couchai, exténué, près de ce foyer protecteur qui venait réchauffer mon corps meurtri. Les flammes s'enfoncèrent lentement dans le sol... Je les y suivis.

Une lumière intense émanait de l'intérieur de notre planète. Je sentais sa chaleur, son amour infini s'ouvrir à moi ; elle était en train de me parler ! Ses paroles se transformèrent en chants harmonieux ; c'étaient les chants de la Terre Mère, entonnés par les Maîtres qui me rappelaient à eux et à cette merveilleuse cérémonie dont j'étais devenu, à ma plus grande stupéfaction, l'acteur principal.

Max s'adressa ensuite, à travers moi, à tous les habitants de Gaïa... et tout en particulier à ses enfants :

— Enfants de la Terre... Sachez que vos nouvelles générations sont habitées par de très vieilles âmes, qui sont en train de se souvenir de leur mission. Elles vous ont rejoint ici afin de vous aider à réactiver la « Grille de Conscience Christique » de votre planète, en vous branchant sur la dimension de vos rêves collectifs.
Celle-ci vous reliera automatiquement à vos avatars qui vous observent et vous aident, à partir des dimensions supérieures. Les rayons cosmiques des Forces de la Lumière réactiveront vos douze chaînes d'ADN originelles ; vous redeviendrez enfin, et pour toujours, des « Homo Universalis » !

Soudain une sensation de chaleur, partie de la plante de mes pieds, se diffusa à travers tous mes chakras... La tour qui m'abritait changea sa structure de pierre en un magnifique et miroitant cristal duquel un intense faisceau de lumière, semblable à ceux qui sortaient de nos dômes, s'éleva progressivement vers le firmament. Je perdis l'équilibre, suite à cette explosion d'une magnitude incroyable. Elle me projeta hors de la tour, laissant mon petit crâne flotter entre ses quatre murs, devenus transparents. L'Archange Saint-Michel vint promptement m'aider à me relever en disant :

— Félicitation Jean, vous avez réussi... Le Firmament est en train de se réactiver au-dessus de nous ! Mais il vous faut rejoindre votre frégate au plus vite ; vos compagnons sont en danger, l'antenne des Anunnaki risque de venir détruire tout ce que nous avons accompli jusqu'à présent !

Je me précipitai vers mon chasseur, accompagné des trois pilotes de mon escadrille, tandis que mes autres compagnons s'installaient dans la navette. Nous exécutâmes immédiatement notre saut qui nous mènerait aux alentours de la frégate.

Nous ne prîmes même pas le temps d'admirer cette magnifique colonne de lumière, que nous venions de déclencher, et qui n'arrêtait pas de s'intensifier. Elle semblait s'élever jusqu'aux étoiles en leur donnant un aspect encore plus lumineux qu'auparavant...

Homo Sum 3 : l'éveil de l'humanité (Episode 3 : Libération)Where stories live. Discover now