64. La fin d'un rêve

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Pendant ce temps, dans la salle de commandement, l'Amiral se tenait, soucieuse et pensive, aux côtés du Second. Celui-ci lui demanda :

— Voulez-vous que j'ordonne le retrait ? Nous pourrions récupérer les quelques survivants en désactivant notre magnétosphère pour ensuite effectuer un nouveau saut dans l'espace-temps...

— Non ! répondit-elle. Gardons nos missiles pointés vers la surface ; cette maudite antenne va bien devoir sortir de son trou ! Les Anunnaki ne peuvent se permettre de laisser le Firmament de Lumière acquérir trop d'intensité. Même leurs rayons néfastes ne pourront plus rien contre lui, d'ici quelques instants...

Soudain un appel radio vint interrompre leur discussion :

— Amiral, ici Jean. Quelle est votre situation ?

— Jean... venez immédiatement apponter ! Nous coupons notre magnétosphère jusqu'à ce que vous soyez à bord.

— Non, Amiral. Gardez vos défenses actives. Des soucoupes s'approchent... Mon Dieu, quel carnage ! s'exclama-t-il en voyant les carcasses de métal et les corps enchevêtrés, flottant devant lui.

Il se remémora ses horribles visions et se demanda si les souffrances, dont il venait d'être le témoin, allaient un jour pouvoir cesser... Il s'engagea, accompagné de la navette et des trois chasseurs, dans la bataille qui faisait rage afin de venir en aide aux quelques survivants.

La situation tactique, projetée sur l'immense hologramme de la salle de commandement, devenait désastreuse. Le Second questionna à nouveau l'Amiral sur ses intentions... en insistant d'opter pour un retrait immédiat ! Celle-ci se retourna vers lui, tentant de cacher les quelques larmes de désespoir qui perlaient au fond de ses yeux, et répondit froidement :

— Attendons encore quelques instants. L'antenne va certainement s'activer d'une seconde à l'autre !

La navette était aux prises avec une dizaine d'adversaires qui l'avaient prise en chasse. Luc appela les Bleus à la rescousse... lorsqu'une explosion de lumière détruisit son appareil. Le malheureux se retrouva, flottant dans l'espace, accompagné de Marc et Mathieu. Leurs combinaisons leur offraient encore un ultime espoir de survie durant quelques heures... s'ils avaient la chance de ne pas se faire abattre par une rafale ennemie.

Jean décida de rester auprès d'eux, ordonnant aux trois Bleus de rejoindre les derniers combattants... Se retrouvant seul aux côtés de ses malheureux compagnons, il tenta de voir s'ils étaient encore en vie. Marc ne bougeait plus, mais les deux autres lui firent signe qu'ils étaient indemnes.

Une formation de quatre soucoupes s'approcha rapidement de leur position. Jean se préparait à leur faire face lorsque Luc fut déchiqueté, sous ses yeux, par un tir lointain. Fou de rage Jean engagea ses assaillants d'une salve de missiles, sans même les avoir accrochés avec son radar.

L'un d'eux fut détruit, mais cela ne sembla pas impressionner les trois autres, qui continuèrent leur approche... Il leur fit face en abandonnant Matthieu derrière lui. Les soucoupes ouvrirent le feu sur son appareil mais une manœuvre évasive, dont lui seul avait le secret, déjoua les missiles qui se dirigeaient dans sa direction.

Jean parvint à mettre ses trois adversaires à sa droite, les gardant ainsi plus facilement en visuel. Ayant réussi à accrocher le plus proche d'entre eux, avec son viseur tête haute, il lui envoya une salve qui fit mouche, éjectant un petit corps gris ensanglanté, en face de lui, dans l'espace.

Il put lire, en le frôlant, la haine qui émanait encore de son regard noir et froid, bien que sans vie. Il croisa alors ses deux autres assaillants, qui l'entourèrent dans un véritable étau tournoyant. Son dernier moment d'inattention lui fut fatal... La géométrie du combat qui venait de s'engager le força à faire face à son plus dangereux adversaire, laissant l'autre se positionner dans ses arrières.

Il ne fallut, à ce dernier, que quelques secondes pour l'ajuster et faire exploser son chasseur d'une rafale, courte, mais mortelle ! Les caméras de bord de la frégate filmaient à présent, en gros plan, son corps sans vie... flottant au milieu des débris de son appareil.

Le Second s'écria :

— Amiral, combien de temps comptez-vous encore attendre ? Nos chasseurs se font décimer ; c'est une véritable boucherie !

La jeune femme resta impassible face à ce spectacle désastreux. Elle scrutait la surface de la Lune à la recherche d'un indice qui pourrait lui révéler la position de l'émetteur.

Soudain, un deuxième trou béant s'entrouvrit lentement au centre d'un cratère, non loin de celui qui venait de libérer les essaims de soucoupes ennemies. La structure d'une antenne émergea du sol, tel un insecte géant en train de se réveiller ; une reine défendue par ses nombreuses guerrières !

N'ayant pratiquement plus aucune opposition face à elles, ces dernières se jetèrent, en masse, sur la frégate qui n'allait plus faire long feu...

— L'antenne est trop loin de nous Amiral, s'exclama le Second, désespéré. Ils ont attendu le bon moment pour la déployer. Nos missiles ne pourront plus l'atteindre, elle se trouve trop éloignée de notre axe de tir... Nous sommes de toute façon bien trop bas, les débris de la déflagration viendraient transpercer notre magnétosphère !

Homo Sum 3 : l'éveil de l'humanité (Episode 3 : Libération)Where stories live. Discover now