Seconde Chance T1

Chapitre 10 POV Peter

29 septembre 1980

C'est la première fois que je me rend dans le nouveau quartier général de l'Ordre du Phénix. Un vieux manoir appartenant depuis des centaines d'années à la famille Dumbledore.

Je suis l'un des derniers arrivé et constate avec angoisse que l'Ordre est réuni pratiquement au complet. Cela n'annonce rien de bon.

Au fond de la salle j'aperçois les jumeaux Prewett, Fabian et Gideon, occupés à faire une de leurs célèbres farces à Maugrey. L'auror me terrifie. Son regard est si perçant que j'ai toujours l'impression qu'il voit au plus profond de mon âme.

Je me dépêche de m'assoir sur le siège libre à côté de James. Il m'accueille avec un large sourire et une tape dans le dos.

_ Hey Pete! Comment vas tu? Dis moi, as tu perdu le chemin de la maison? Il y a une éternité que l'on ne t'a pas vu!

_ Je sais... Désolé! Le Ministre de la Magie est sous tension et tout le département doit faire des heures supplémentaires. Je pause à peine chez moi.

Alors qu'il s'apprête à me répondre, le silence se fait soudainement dans la salle lorsque le professeur Dumbledore fait son entrée suivi de près par le professeur McGonagall.

Du coin de l'oeil, je vois Sirius s'installer à plusieurs chaises de Remus. Leur désaccord commence à installer une mauvaise ambiance chez les Maraudeurs.

Dumbledore a l'air soucieux. Personne n'a été habitué à le voir dans cet état.

Un silence lourd règne dans la grande salle de réception. Enfin il prend la parole.

_ Le Seigneur des Ténèbres a commencé à recruter avec plus de ferveur. Ses disciples se font appeler les Mangemorts et n'hésitent pas à user de toute la violence, la perversité et la cruauté dont ils savent faire preuve. A tous et principalement à ceux qui vont sur le terrain, je vous conseille d'être prudent.

Du regard il balaie l'assemblée par dessus ses lunettes en demi lunes avant d'ajouter.

_ Ne vous fiez pas aux visages connus. Certains de vos anciens camarades d'école ont rejoint les rangs sombres.

Je sens une douce pression exercée sur mes mains crispées l'une contre l'autre par l'angoisse. James m'adresse un sourire réconfortant et ne relâche pas son emprise jusqu'à la fin de la réunion.

Alors que les membres de l'Ordre se disperse, Lily interpelle son ancienne cheffe de maison.

_ Professeur McGonagall?

_ Miss Evans... Potter! Je ne suis plus votre professeur! Vous pouvez m'appelez Minerva.

_ Vous serez toujours le professeur McGonagall pour nous, s'écrit James.

Elle lève les yeux au ciel en souriant doucement, replaçant son attention sur Lily.

_ Qu'est ce que voulait dire le professeur Dumbledore? A propos de cette histoire de ne pas faire confiance? Insinue t'il que nous devons être méfiant envers tout le monde? Je n'imagine pas devoir devenir paranoïaque envers ceux qui nous sont les plus proches.

_ Nous sommes en guerre jeunes gens. La confiance est un luxe que nous ne pouvons nous permettre.

_ C'est absurde, ronchonne James. C'est comme si vous me demandiez de me méfier de Sirius, Remus ou Peter. Nous sommes de la même famille.

Une bulle de gratitude éclate d    ans ma poitrine et je pose un regard reconnaissant sur mon ami au moment où McGonagall lui répond.

_ Vous êtes père de famille dorénavant Monsieur Potter. Vous savez pourquoi vous vous battez n'est ce pas?

En la regardant s'éloigner, James secoue la tête en fronçant les sourcils puis reporte son attention vers moi.

_ Viens manger à la maison ce soir! Oncle Wormy manque à Harry.

_ C'est vrai! ajoute Lily. Il adore sa peluche de rat et l'attrape toujours par la queue pour la jeter sur James.

_ Ouais... Hilarant... ironise James. Allez Pete, viens et reste à dormir, ça nous rappellera le bon vieux temps.

_ Bien sûr, j'ai hâte de voir Harry aussi. Il a déjà dû bien changer en quelques semaines.

_ Oh ne m'en parle pas, se lamente Lily. Bien! Je vais le chercher chez Molly et nous nous retrouverons à la maison après.

Lily pose un baiser sur ma joue et s'éclipse rapidement.

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Quelques heures plus tard et confortablement installé à Godric's Hollow dans la maison chaude et accueillante des Potter, mon angoisse s'atténue légèrement.

Je me suis toujours interrogé sur les raisons pour lesquelles j'ai été admis parmi les Maraudeurs. Je n'étais pas le seul.

Maintes fois j'ai entendu murmurer sur notre passage dans les couloirs de Poudlard.

"Ils trainent encore Pettigrew avec eux" ou "Regarde le suivre Black et Potter".

J'ai longtemps cru voir de la pitié dans les yeux de mes supposés amis et je combats encore des années plus tard mes vieux démons.

La jalousie éprouvée à leur égard durant nos sept années d'école ne s'est jamais totalement estompée à mesure que les autres ont comparé à eux.

Rapidement, je me suis aperçu que l'intelligence de Remus était exceptionnelle et me rendait idiot. Personne n'a jamais pu et à mon avis, ne pourra jamais avoir autant d'estime de soi que Sirius Black. Le courage de James était partout décrit et a fait de moi un lâche. Quand à Lily, son empathie est légendaire parmi nos camarades et professeurs.

Ils sont tous les quatre reliés d'une manière dont je me suis toujours senti exclus malgré leur volonté évidente de ne pas me mettre à l'écart. C'est devenu pire lorsqu'ils se sont mis en couple, renforçant encore leurs liens.

La goutte d'eau a été l'année dernière, lorsque Regulus et Olivia ont été intégrés à l'Ordre du Phénix. En quelques mois, ils ont pris une place dans les Maraudeurs plus importante que la mienne après des années.

Ils se protègent mutuellement les uns les autres mais moi, qui me protègera dans cette guerre?