Chapitre 6 - Naya

5K 254 86
                                    

🎶Not Enough, Elvis Drew & Avivian🎶

J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas ressenti ça ; l'alcool qui me donne chaud, et me fait tourner la tête. Mon corps luisant est contre celui d'un autre – d'une autre en l'occurrence. Pour la première fois de ma vie, je danse sensuellement avec une fille et non un garçon. A cause des effets d'ivresse, je ne prends pas totalement conscience de mon acte, de mes gestes.

Quant à Blanche, elle qui garde le contrôle semble dans une transe similaire à la mienne. Son corps ondule franchement contre mon bassin qui répond à ses attentes. Toujours en ancrant ses iris aux miens, elle me crie des choses auxquelles je réponds au ralenti. Ma tête tourne dans tous les sens et mon corps s'épuise, contrairement à mon corps qui en redemande toujours.

Toujours plus et jamais assez.

—   On est trop sexy ! Regarde autour de nous comme on plaît !

Je n'ai croisé aucun autre regard que le sien depuis que nous dansons, mais je sais que nous plaisons. En revanche, je ne comprends pas pourquoi est-ce que j'aime tant coller ma poitrine à la sienne, caler mon bassin au sien, ni comment est-ce possible que mon sexe s'humidifie et gonfle comme lorsque je me retrouve sous la douche, avec mon pommeau.

—   Regarde comme on peut encore plus plaire.

Le temps que j'entende et comprenne ce qu'elle me dit, son visage s'approche déjà bien trop dangereusement du mien et ses mains agrippent ma nuque. Je devrais la repousser mais je n'en ai pas la force. Mes paupières se referment en même temps que ses lèvres sur les miennes. Elles bougent contre les miennes sans demander de reste, égoïstement. Et je crois... je crois que cela me plaît plus que ne l'imaginais car j'enroule plus fermement mes bras autour de son cou, approfondissant notre baiser lent mais intense. Blanche se permet même de lécher ma lèvre inférieure en sortant discrètement sa langue. Je ne parviens pas à retenir un gémissement qui s'envole avec les paroles.

—   Tu as bon goût.

Dorénavant, nos lèvres se frôlent presque prudemment. Mes poils se hérissent. Mon cœur bat plus vite et plus fort. Tout s'intensifie. Chaque émotion. Chaque pulsion. Tout paraît plus vrai, plus jouissif. De fait, quand je la sens s'éloigner un peu pour me dévisager plus agréablement, c'est la chute. Je ne veux pas qu'elle parte, pas maintenant en tout cas. Ce pourquoi, ma bouche fond sur la sienne par une impulsivité qui me dépasse. Ses mains se crispent contre mes hanches qu'elle ramène à elle avec possessivité. Ce baiser a un goût d'impulsion, d'une tension qui sonne comme une évidence et pourtant... Lorsque quelqu'un me bouscule, je reviens à la réalité.

J'ai embrassé une fille.

J'embrasse une fille.

Je suis en train d'embrasser une fille et d'aimer ça.

D'un coup sec, je sors de cette spirale malsaine en la poussant d'un geste brusque. En dehors de ses sourcils froncés, je distingue dans ses pupilles à quel point mon geste l'a blessé. Toutes nos émotions, tous nos désirs... tout est amplifié à son paroxysme.

—   J'ai besoin d'un verre, dis-je comme simple explication.

Comme une lâche, je fuis en poussant les gens devant moi. Pour une fois, je les bénie d'être autant. Au moins, personne ne m'a vu faire n'importe quoi.

—   Arthur. Alcool, s'te plaît.

Sur ses genoux, je retrouve une fille qui se déhanche en me jugeant du regard. A cause de son chignon, je ne vois pas le visage de mon pote qui semble être en pleine discussion avec Valentin qui acquiesce de temps à autre.

AVOIR MAL #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant