Chapitre 20 - Blanche

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🎶Hurts So Good, Astrid S🎶

Comme nous ne sommes pas énormément d'internes, nous n'attendons pas longtemps avant d'être servis pour le petit déjeuner. C'est le premier repas que je passe sans Naya et je suis étonnée d'apprendre que je n'ai pas besoin de sa présence pour bien me sentir.

—   Naya est malade ? me demande soudainement Jeremy.

—   Ouais. Elle ne s'est pas couverte hier.

—   C'est pour ça que tu as volé un petit déjeuner en plus, remarque Carla.

Son regard n'est pas aussi rayonnant qu'à l'accoutumé. Il paraît moins naïf et plus persuasif.

—   Il n'y a rien à manger dans la chambre, réponds-je en haussant les épaules.

Nous discutons d'autre chose et une fois que j'en ai assez, je quitte poliment la table. Dans les couloirs, je ralentis le pas en reconnaissant les talons de Carla.

—   J'aimerais bien t'accompagner pour voir Naya.

Quelque chose me dit que ses motivations sont plus profondes qu'une simple curiosité. Carla est de nature gentille, je n'en doute pas. Néanmoins, chaque méchant a été gentil un jour. Je ne lui fais pas confiance et je convaincrai Naya de ne pas lui accorder sa confiance, particulièrement si elle veut garder notre relation secrète.

—   Je dois lui parler d'un truc important, en plus, ajoute-t-elle.

Je réduis la distance entre nous, ravie de faire une tête de plus qu'elle. Elle est vraiment petite, même avec ses talons.

—   Elle m'a assuré qu'elle préférait être seule. Si elle tolère ma présence, c'est juste parce qu'elle n'a pas le choix, ricané-je légèrement. Tu pourras lui en parler quand elle sera en forme. Mais si tu es impatience, je peux lui faire passer le message.

Elle entrouvre les lèvres mais ne trouve rien à dire, alors elle se contente de glousser maladroitement.

—   Ça ira, merci. Je voulais juste savoir comment elle allait.

—   Pourtant, tu viens de dire que tu avais un message important à faire passer, rétorqué-je en haussant innocemment les sourcils.

Carla n'a visiblement pas l'habitude de mentir. Et elle débute avec une professionnelle.

—   Ça... ça ne te regarde pas, se défend-elle en croisant les bras.

Tout en faisant un petit pas en arrière, je lui réponds d'une voix affectée :

—   Je ne voulais pas être indiscrète, excuse-moi. On se voit plus tard...

J'ôte mon masque de gentille fille en étant dos à elle pour rejoindre Naya.

Malgré le fait qu'elle soit sous sa couette, elle tremble encore. Je dépose la nourriture sur le chevet pour lui mettre ma couette par-dessus.

—   Merci, grelotte-t-elle.

—   Je t'ai apporté un croissant, des tartines et un jus d'orange. Sans alcool, précisé-je sur le ton de la rigolade.

Elle ne relève pas ma blague pourrie, se relevant difficilement.

Sa peau est étrangement pâle. Ses cheveux sont en bataille, formant une masse pleine de nœuds et des petits cheveux virevoltants autour de son visage.

—   Arrête de m'aider, soupire-t-elle quand mes bras la soulèvent par les coudes.

Ce n'est pas mon aide qui la gêne, mais notre proximité soudaine.

AVOIR MAL #1Where stories live. Discover now