Chapitre 16 - Blanche

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🎶i wanna be your girlfriend, Girl in red🎶

Quelques heures auparavant.

Remettre les pieds ici, c'est comme me jeter en enfer. Je me fais du mal toute seule en retraçant les merveilleuses années passées ici. C'est ça, le pire. Devoir accepter qu'une relation se termine malgré la réciprocité des sentiments.

—   Blanche, quel plaisir de te revoir !

Adepte du drame théâtrale, Antoine m'ouvre grand ses bras avec son sourire sarcastique en tant que bon comédien.

—   Je suppose que tu connais le chemin vers ma chambre mais est-ce que tu as déjà pris le temps d'admirer les lieux ? Une visite, s'impose, tu ne crois pas ?

Il aura beau prétendre que nous deux, ce n'était qu'une affaire de sexe. Ce n'est pas moi qu'il arrivera à convaincre. Néanmoins, je rentre dans son jeu débile, refusant de lui donner ce qu'il veut : mes larmes. Je pleurerai en rentrant.

Pour le moment, je n'ai pas l'impression de me retrouver à la soirée de mon pire cauchemar, de celui qui a fortement participé à ma décente aux enfers.

—   Fais-moi visiter les lieux, Antoine. Je n'attends que ça.

Il me tend son bras que je n'accepte pas. Sa sympathie s'envole automatiquement. Il m'accapare en enroulant son coude au mien. Je me sens soudainement oppressée et vulnérable.

La soirée a commencé il y a peu mais le monde et l'ambiance battent leur plein. Personne ne me viendra en aide. Au contraire, les personnes qui me reconnaissent à mesure que nous zigzaguons me cataloguent en chuchotant entre eux.

—   Je n'ai pas perdu la côte apparemment.

—   Ça, non. Petite salope, chuchote-t-il.

Je retiens un soupir, tentant d'avoir une respiration régulière.

—   J'ai appris qu'un de tes potes me surveillait. Même après notre rupture, tu continues de me protéger. Merci beaucoup, Antoine.

—   C'est toujours un plaisir de prendre soin des personnes qui me sont chères.

Son pouce trace le contour de ma pommette en ancrant ses pupilles aux miennes. Tout ce que j'aimais chez lui a disparu. Tout l'amour qu'il éprouvait pour moi s'est envolé dès lors qu'il a su pour ma trahison. Le scintillement particulier qui résidait à l'intérieur de ses iris a disparu. Je savais déjà que j'en étais la cause. Toutefois, y être directement confrontée des mois après avoir tenté vainement d'oublier, s'avère plus dur psychologiquement que je le pensais. La culpabilité se transmet sur mon visage car sa prise sur mon menton se raffermie.

—   Ne me prends pas par pitié. Ne joue pas aux innocentes. Tu savais très bien ce que tu faisais. Tu savais que tes actes détruiraient ma famille et moi par la même occasion. Tu le savais, ajoute-t-il avec une légère émotion.

Il me relâche enfin mais reste tout de même près de moi.

—   Rosie m'avait transféré ton message plus tôt dans l'après-midi. J'ai bien aimé ton audace à prétexter que ta venue n'était pas une option, comme si tu avais le moindre pouvoir sur moi. Je t'accorde un bonus en guise de bonne foi, dit-il, la main sur le cœur. Tu vois comme je suis généreux avec une pute dans ton genre.

Chaque fois qu'il m'insulte, je me sens un peu plus salie que les minutes précédentes.

Ce ne sont plus nos beaux souvenirs que je revois, mais tous les moments où il m'a humilié, insulté. Je ressens encore la peur qui me nouer l'estomac au lycée et m'empêcher de dormir sereinement la nuit.

AVOIR MAL #1Where stories live. Discover now