Chapitre 26 - Naya

3.6K 177 64
                                    

🎶I Did Something Bad, Taylor Swift🎶

Hier a été épuisant, comme hier, ou encore avant-hier. Tous les jours sans Blanche me semblent interminables et accablants. Je ne peux plus me nier la vérité : elle me manque atrocement. Nous dormons dans la même chambre, à un mètre de distance et pourtant, nos cœurs sont à des kilomètres l'un de l'autre. Une distance s'est érigée entre nous et lorsqu'elle a tenté de l'abattre, je l'ai renforcée en me réconfortant dans l'amour propre.

Avant, je me fichais bien de ce qu'elle ressentait. Maintenant, les choses sont différentes. Ne pas connaître ses intentions me rend nerveuse puisque je ne sais pas où me positionner. Il est clair qu'il n'y a pas que mon corps qui est intéressé par elle. Je dois me protéger de ce que j'aime le plus chez elle : sa froideur.

— Naya, on est là !

La documentaliste ne manque pas de blâmer Carla du regard, derrière son ordinateur qu'elle ne doit même pas savoir utiliser.

A peine suis-je entrée dans la bibliothèque, je rejoins le groupe habituel en ignorant Arthur qui essaie d'attirer mon regard vers lui.

— Pitié, dis-moi que t'as fini le DM de physique, j'ai rien compris au cours ! s'indigne-t-elle, les mains jointes.

Carla fait partie de ses personnes qui voulaient s'assurer un avenir stable en cochant des spécialités scientifiques l'année passée, mais qui se retrouvent avec des moyennes si basses, qu'elles songent au redoublement.

— Tiens, soupiré-je en sortant ma copie de mon sac.

Elle me remercie en me promettant de me payer un McDo mais je l'écoute à peine, découvrant Blanche à quelques mètres plus loin. Au centre de la pièce, nous retrouvons une table ovale où il y a que des ordinateurs. Elle est face à l'un d'entre eux, peu concentrée. Je comprends pourquoi en découvrant Rosie à ses côtés. Cette ordure fait exprès de se pencher vers elle pour lui offrir une vue plongeante sur son décolleté auquel personne ne pourrait dire non. Je me crispe lorsqu'elle lui murmure quelque chose à l'oreille. Pourquoi est-ce qu'elle ne la repousse pas ? Ce jeu mesquin l'amuse-t-elle ? Oserait-elle après notre échange du début de semaine ?

En plein match, nous avons espionné Rosie dans les couloirs du gymnase. Puis, Blanche avait à peine poser ses lèvres contre les miennes que je l'avais déjà repoussé. Je ne devrais pas, mais je commence à regretter ma décision. Je pensais naïvement qu'elle me courrait après, qu'elle me montrerait l'affection qu'elle me portait. Il est clair que j'en attendais trop de la part de ce mur de glace.

— Tu n'as pas l'air bien, Naya. Est-ce que tu veux que je te ramène un café ?

Je n'avais même pas remarqué qu'Arthur s'était assis à côté de moi. Je louche sur sa main contre la mienne.

— Ce que je veux, c'est que tu enlèves ta patte d'ici.

Il déglutit en obéissant. Valentin nous jette un coup d'œil mais ne nous accorde pas plus d'attention, comparé à Judith qui nous fixe, du haut de ses yeux gris qui apparaissent très nettement derrière ses lunettes rondes.

Le moment devient gênant quand elle appuie sa tête contre ses phalanges, comme si elle souhaitait nous analyser.

— Tout va bien, Judith ?

Arthur est tout rouge. Avant, je trouvais ça mignon. Maintenant, je n'y porte aucune attention.

— Tout va bien, Arthur ?

Je peine à retenir le sourire sarcastique qui trace le contour de mes lèvres. Sur ce coup-là, elle a été drôle. Apparemment, ça ne fait rire que moi car Carla la sermonne du regard quand il quitte la bibliothèque.

AVOIR MAL #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant