Chapitre 40 - Naya

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🎶Heaven, The Neighbourhood🎶

Quand je cligne une fois des paupières, une lumière m'aveugle instantanément. J'entends des voix que je peine à reconnaître à cause de mon mal de crâne, mais elles n'ont pas l'air de remarquer mon réveil.

Peu à peu, je reprends parfaitement connaissance. Pourtant, je me demande si je n'hallucine pas en lisant le mot « Urgences » écrit en rouge. Je relève la tête, les yeux toujours plissés, et pousse un soupir agacé.

Qu'est-ce que je fous ici, bordel ?

—   Oh, Naya !

La présence de Blanche qui me caresse le visage adoucit mon désagrément bien qu'elle ne réponde pas à mes questions. Je commence à réellement paniquer en constatant que je suis nue sous ces vêtements qui ne m'appartiennent pas. Il s'agit d'une blouse sûrement ouverte dans mon dos qui ne me tient pas chaud.

Ma copine se rend compte de mes frissons puisqu'elle dépose sa veste sur moi. Je me rends compte qu'elle avait déjà posé une écharpe précédemment.

—   Qu'est-ce que je fais ici ?

Elle ne me répond pas tout de suite, regardant aux alentours sans que je ne comprenne pourquoi, puis elle pose ses lèvres contre les miennes. La délicatesse de notre baiser me fait oublier un instant le lieu où nous sommes et ma migraine qui tiraille affreusement mon crâne.

—   Tu ne veux pas un verre d'eau ? Je peux demander à un infirmier de venir.

Nous sommes dans une salle ouverte au public. En tournant la tête, une vieille mamie me regarde comme si j'étais une salope. Elle a de la chance que je n'ai aucune force dans les bras. Elle n'aurait malencontreusement pas eu la chance de profiter de sa retraite.

—   Je veux que tu me dises la vérité.

Elle acquiesce en triturant mes doigts.

—   Tu ne te souviens de rien ?

—   Mon dernier souvenir remonte à...

Je farfouille dans mon esprit en me concentrant intégralement.

—   Je rentrais chez moi pour retrouver mes parents et... C'est le noir complet.

Mes propres mots me font réaliser que j'ai fait un blackout. Malgré mon mouvement de recul, Blanche ne me lâche pas d'un pouce.

—   Tu m'as appelé juste après ta discussion avec tes parents qui avait mal tournée en demandant de l'aide, tu as également envoyé un message à Carla et Judith. A trois, on t'a retrouvé dans ta salle de bain en train de vomir. Tu n'arrivais même plus à tenir debout donc on a été obligée d'appeler une ambulance.

Je hoche la tête sans comprendre l'origine de son regard insistant.

Mes parents.

Mon cœur loupe un battement.

—   Ils... Ils m'ont vu ?

Pas la peine qu'elle me réponde. Ils entrent dans mon périmètre d'un pas hésitant. Blanche tourne la tête pour suivre mon regard apeuré en enlevant sa main qu'elle pose sur le brancard. Je ne lui en tiens pas rigueur, mais j'aurais apprécié qu'elle garde sa main là où elle était, où est sa place.

—   Naya !

Ce ne sont pas mes parents qui accourent à moi mais Anas qui sort de nulle part. Bien que je sois nue, il pleure contre moi sans gêne. Je caresse sa nuque en lui soufflant que je vais bien alors que je me sens encore ivre. Combien de quantité ai-je bu, putain ? Être inconsciente ne m'arrive jamais. Pourquoi a-t-il fallu que ça arrive lorsque je suis chez mes parents ? J'aurais préféré être seule dans la rue pour qu'ils ne soient jamais au courant.

AVOIR MAL #1Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum