AVOIR MAL #1

Chapitre 33 - Blanche

🎶Vampire, Olivia Rodrigo🎶

En revenant à l'intérieur du lycée, je ne fais même plus attention aux regards équivoques sur notre passage. A cet instant, je suis tellement comblée que plus rien d'autre que mon bonheur m'importe.

— Ils forment un p'tit clan, dit Naya quand nous cherchons une table dans le réfectoire.

Je suis son regard pour tomber sur Rosie, Esdras, Adam et Iris, assis à quatre.

Je ne distingue aucune peine dans ses yeux. Je suppose qu'elle a fait son deuil de leur amitié. Du moins, qu'elle a accepté la décision d'Iris.

— Offre leur ton meilleur déhanché de pétasse, on va passer devant eux.

Elle glousse mais se reprend rapidement en haussant légèrement les sourcils, d'un air hautain. Ce qu'elle est sexy...

En passant devant eux, je fais exprès de trébucher pour renverser ma soupe sur les cuisses de Rosie. Malgré son pantalon, la chaleur touche sa peau immédiatement. Elle geint comme une vache avec sa bouche grande ouverte. Esdras n'en croit pas ses yeux tandis qu'Adam semble moins ennuyé que les minutes précédentes. C'est d'ailleurs la première fois qu'il mange avec eux. Habituellement il passe tout son temps auprès de Thomas. Iris lui demande si qui de nous deux est à l'origine de ce raffut mais il ne daigne pas à répondre.

— Tu n'arriveras pas à me faire revivre tout ce que j'ai déjà enduré, Rosie.

Je ne lui laisse pas le temps de rappliquer en montant les escaliers qui amènent à l'unique étage de la cantine. Naya me suit, estomaquée.

— Tu l'as quand même brûlé, dit-elle dans mon dos. Qu'est-ce que tu vas dire si la CPE l'apprend ?

Je hausse les épaules en m'asseyant sur l'une des seules tables qui restent.

— Personne n'a fait attention à moi, à part quelques élèves à côté. Et puis, elle avait son pantalon. Les marques ne resteront pas longtemps.

Bien qu'elle sceptique, elle acquiesce mais se sent rapidement oppressée par les têtes curieuses. C'est officiel, la rumeur sur son soutien-gorge se propage. J'espère l'avoir assez rassuré sur son homosexualité que personne ne découvrira. Tout le monde l'imagine dans la bibliothèque avec un mec.

— Ne regarde que moi, Naya. Admire mes traits parfaits, dis-je d'un ton ironique.

Pourtant, elle ne rit pas en ancrant ses pupilles noisette aux miennes.

— Souvent, je pense au fait que tu es si proche de la perfection, comparé à moi. Physiquement, tu es magnifique. Mentalement, je t'admire beaucoup.

Son aveu me prend de court. Un son sort de ma bouche ; un mélange de gloussement et de toussotement.

— Enfin bref, reprend-elle en grattant sa gorge. On n'a jamais reparlé de Rosie. De votre relation, je veux dire. De tout ce qu'il s'est passé entre toi, Antoine et elle. Tu n'as pas l'air d'être le genre de personne infidèle.

Je me doutais que cette discussion viendrait un jour, je ne savais juste pas quand et comment. Naya pose des questions tout à fait légitimes. Je lui fais entièrement confiance pour y répondre, pourtant j'aime garder mon ancienne vie secrète. Comme si tout ce harcèlement n'était qu'un cauchemar dont mon subconscient avait été victime.

— Antoine avait passé l'année de Seconde à m'épier dès qu'il en avait l'occasion. On n'avait aucun cours en commun, aucun groupe d'amis non plus. J'étais plutôt renfermée à cette époque, d'ailleurs.

Tous mes souvenirs avec lui occupent mon esprit. Je revois son beau sourire solaire. Je sens à nouveau son toucher rassurant. J'entends sa voix qui me susurre des compliments.