Chapitre 9 - Blanche

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🎶Drink Before the War, Sinead O'Connor🎶

Suite à notre conversation, Naya et moi ne cessons de nous jeter quelques regards en biais à la cantine. Personne a l'air de le remarquer, excepter Arthur qui ne pourra bientôt plus me blairer. Ce qui n'est pas pour me déplaire. Je ne l'aime pas non plus.

—   Sinon, Blanche, dit-il justement. Comment ça s'est passé, ton rendez-vous avec Esdras ?

Heureusement, mentir est ma spécialité.

—   Bien. On a un bon feeling.

—   Tu aurais dû lui proposer de manger avec nous, dans ce cas.

Sa réponse crée un malaise à table. Tout le monde attend que je rétorque quelque chose. C'est finalement Iris qui vole à mon secours. J'ose poser les yeux sur Naya qui jauge Arthur avec flegme.

J'ai bien cru qu'elle allait m'embrasser tout à l'heure. Je me suis bien trompée. Malgré la tension évidente, elle a résisté. Elle a su résister quand j'allais craquer.

—   A votre avis, qu'est-ce qu'Adam va offrir à Poupette ce week-end ?

J'ai envie de foutre à la poubelle son enthousiasme, particulièrement depuis que Naya s'est confiée à moi. Cette fille est une gamine qui n'a pas l'air de saisir l'amitié qu'elle est en train de gâcher pour un mec qui se joue d'elle.

—   Rien. Et tout le monde ici s'en balle les couilles, tranche Naya.

La rousse ne trouve qu'à lui lancer une boule de pain qu'elle évite sans mal.

—   Je m'en vais ! On parlera quand tu seras ouverte à la discussion.

Tandis qu'elle enfile son manteau, Judith ouvre la bouche pour la première fois depuis la rentrée.

—   Tu ne peux pas partir seule, tu peux...

Tomber.

Et elle tombe.

Naya se lève immédiatement pour voir si elle va bien, mais elle est devancée par un jeune homme au style old money. Adam, évidemment. D'un geste attendrissant, il caresse la paume de ses mains, lui créant des rougeurs aux joues.

—   Dès que je t'ai vu tomber, j'ai accouru. Est-ce que tu veux que je t'accompagne à l'infirmerie ?

Pour une chute ? Ridicule. Je lis dans les yeux des autres qu'ils pensent la même chose que moi. Tout en se rasseyant, la brune glousse :

—   Tu devrais y aller pour demander un test contre les MST, vu comment tu te tapes tout ce qui bouge.

Joueur, il réplique par son incontestable sourire narquois :

—   Serais-tu jalouse que je m'intéresse à ta meilleure amie, ma chère Naya ?

Elle se contente de lever les yeux au ciel en lui faisant signe de quitter les lieux. Ce qu'il fait sans amas.

Tout à l'heure, elle assumait le manque que lui causait Iris. Maintenant, elle enfouit ses faiblesses par des railleries. Et tout le monde a l'air de se prendre au jeu. Ce qu'ils sont bêtes, bordel.

—   Je vais y aller, conclue-t-elle en se relevant. J'ai un oral à préparer.

Et voici comment je me retrouve avec ces personnes que je n'apprécie pas spécialement. Je n'ai pas encore pris le temps de les analyser, les comprendre et donc, les affectionner. Je n'ai vu que la surface, trop focalisée sur Naya. Ce pourquoi, je me force à discuter avec Carla qui est très bavarde. Faire la conversation avec elle se résume principalement à l'écouter parler de ses centres d'intérêt, ses peurs et sa passion pour le shopping. Valentin parle peu, mais il l'admire énormément. Ce mec est fou de sa copine. Judith est l'être le moins humain que je côtoie. Il n'y en a pas deux comme elle. Jeremy est certainement mon préféré. Extraverti, confiant et un peu hautain, il a toutes les caractéristiques de l'ami idéal.

AVOIR MAL #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant