Chapitre 17 - Naya

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🎶Colors, Elvis Drew🎶

Il ne me faut pas plus de cinq secondes pour comprendre ce qu'il se passe. Blanche a retrouvé son ex, Rosie. Je fais taire l'élan de jalousie qui se loge dans les tréfonds de mon cœur pour provoquer l'autre pouffiasse.

— L'ex complètement tarée, j'imagine.

Elle a beau essuyer sa larmichette, c'est trop tard. Je l'ai vu, mais pas suffisamment apprécié.

— Ou sinon, Rosie.

Je la fais taire d'un geste de la main avant de poser les yeux sur Blanche. Elle est tout aussi sublime qu'à l'accoutumé dans sa robe qui souligne ses courbes. Le fait qu'elle ne s'attarde pas sur mon physique titille mon égo.

— C'est comme ça que tu accueilles ton invitée, Blanche ?

Je redoutais beaucoup notre confrontation après celle de ce matin, mais étant complètement torchée, je me sens plus détendue.

— Ce n'est pas elle qui t'a invité, ricane l'autre conne. Désolée de te l'annoncer, mais Blanche ne tient pas autant à toi que tu ne le penses.

Elles sont toutes les deux en face de moi, mais Rosie étant plus en retrait, elle ne voit pas l'amertume de Blanche. Ma colocataire me laisse voir ses émotions de brèves secondes, comme si elle essayait de me rassurer. Ce geste me rend autant fébrile qu'agacée. Je ne veux pas qu'elle croit que je suis une poupée à caresser et dorloter.

— On avait juste envie de se foutre de toi avec Antoine.

— J'ai bien compris que vous étiez proches.

Elle scille un instant et éclate de rire pendant que Blanche serre les poings.

— ­Elle ne sait pas ! Tu ne lui as rien dit ! Je n'y crois pas.

Cette connasse est littéralement hilare. Elle se fout de ma gueule sous mes yeux et je ne parviens même pas à réagir, m'attardant sur Blanche qui ne sait plus où se mettre.

Mon orgueil me susurre à l'oreille de la faire taire en lui disant que je sais qu'elle et Antoine sont ses ex mais Blanche n'est au courant de rien. Nous n'avons pas eu le temps d'en parler, et c'est tant mieux.

— Ne t'avise pas de...

— Calme-toi, Blanche. Calme-toi. Tu sais à quel point j'aime le drame. Je choisirai le moment opportun et visiblement, il n'est pas encore arrivé.

En effleurant mon épaule, elle me murmure :

— Les photos ne sont qu'un début. Accroche-toi, poulette.

Je n'entends pas le porte grincer derrière elle à cause de tout l'alcool dans mon corps. Par contre, j'entends Blanche soupirer en s'affalant sur le canapé.

— Je m'attendais à ce que tu me sautes dessus, avoué-je, déroutée.

Elle esquisse un bref sourire en massant ses tempes.

— Je suis moi-même étonnée de mon comportement, t'inquiète pas. Laisse-moi juste le temps de digérer tout ça et promis, je te ferai la misère demain, à la première heure.

Je ne supporte pas cette atmosphère de quiétude. Cela ne nous ressemble pas. Nos conversations sont dictées par l'attirance et le ressentiment. Je ne veux rien d'autre.

— Ne joue pas aux fifilles passives et mignonnes, ça te ressemble pas.

Assise, elle doit lever la tête pour percuter la lueur de défi dans mes iris dilatés.

AVOIR MAL #1Where stories live. Discover now