Chapitre 13 - Naya

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🎶People You Know, Selena Gomez🎶

Ce matin, je me réveille avec l'idée d'en savoir plus sur le passé de Blanche. Dès que je pose un regard sur elle, mon ressentiment refait surface.

—   Tu ne m'as pas envoyé de message hier soir, dit-elle en entrant dans notre chambre.

Ce sont les premiers mots qu'elle m'adresse depuis hier soir.

—   Et tu n'es pas rentrée.

Elle sort sa trousse de toilette d'un tiroir avant de se justifier.

—   J'ai dormi chez Carla. Je n'allais pas rentrer seule.

Je me regarde à travers mon miroir de poche avant d'attraper mon sac à main.

—   Naya... Par rapport à hier, je veux que tu saches qu'il y a un gros malentendu.

Je crève d'envie de savoir ce qu'il s'est véritablement passé entre Adam et elle mais je ne fais pas encore assez confiance à mon esprit de vengeance. Or, elle mérite que je farfouille dans les bribes de son passé.

—   Blanche, je n'en ai rien à foutre de ce que tu as à me dire. Toi et moi, on ne se doit rien.

Ravie de l'avoir blessé, je quitte le dortoir pour débarquer au lycée. Je salue brièvement des connaissances, fais semblant d'être intéressée aux cours, et quand la sonnerie annonce la pause matinale, je tombe sur Hakim qui essaie de capter son attention. Je fais mon possible pour l'éviter mais c'est compliqué quand il m'appelle. Tout le couloir de merde se retourne.

—   Prends un micro la prochaine fois.

Il m'offre un sourire gêné en m'emmenant dans la cour, près du bois pour être à l'abris des regards.

—   Tu loupes le rendez-vous des STMG.

J'essaie de retarder ce dont il souhaite me parler au maximum. Je préfèrerais qu'il ferme les yeux sur la veille.

—   Ça en vaut la peine.

Pour une fois, il est sérieux.

—   Je ne pensais pas que tu aimais les filles, sinon je ne t'aurais pas tourné au tour pendant plusieurs mois. Tu aurais pu le dire.

—   Je n'en savais rien.

S'il pouvait mettre son égo masculin de côté, ce serait bien.

—   Cette situation est bizarre mais...

—   Cette situation ne te concerne pas, le coupé-je en le pointant du doigt. Évite de me faire la morale ou de porter un discours plein d'espoir. Je ne veux pas t'écouter. Fais comme si tu n'avais rien vu.

Il ouvre la bouche mais la referme aussitôt. Comme il n'a plus rien à dire, je lui tourne le dos pour rejoindre la cour. Néanmoins, il ne peut s'empêcher d'ajouter :

—   C'est pas grave d'aimer les filles, Naya. Et c'est pas grave d'en avoir honte.

Je m'immobilise un instant, le temps d'une micro seconde, avant de rebrousser chemin.

Le fait qu'il ne soit pas dans le jugement me rassure. Cependant, il a beau dire que je n'ai pas à culpabiliser, il n'est pas dans ma situation. Si je me prive, je fais une bonne action vis-à-vis de la religion mais je sus malheureuse. Si je pense à moi, je suis malheureuse d'être heureuse. Il n'y a aucune bonne solution. Je suis vouée à l'échec.

Pour me consoler, je bois une bouteille avant de la jeter dans la nature. Je suis même une salope avec la végétation.

En revenant dans la cour, je tombe sur Esdras qui est au téléphone. En ayant assez des non-dits, je marche jusqu'à lui et attrape son téléphone pour couper sa communication.

AVOIR MAL #1Where stories live. Discover now