Chapitre 24 - Naya

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🎶Cardigan, Taylor Swift🎶

—  C'est déjà ton troisième retard de la semaine, Naya. Fun fact, on est mardi, m'accueille la CPE.

J'ai tenté de m'incruster à mon cours de maths par la porte de derrière mais la prof m'a remarqué. Elle n'a pas trop apprécié, m'insultant de lâche par la même occasion. Et parce que j'aime jouer avec le feu, je lui ai demandé qui avait la meilleure moyenne ici. En l'occurrence, moi. Ça non plus, elle n'a pas apprécié.

Je me retrouve donc au bureau des surveillants, devant ma CPE qui me fait gentiment comprendre que je suis un cas désespéré.

— Vous pouvez toujours me coller cet après-midi. Mon prof est absent, précisé-je en haussant les épaules.

Tout en massant ses tempes, elle feuille mon carnet de correspondance.

— Il te reste qu'une seule page de libre pour les heures de colle et on est seulement début octobre, Naya ! C'est de pire en pire. Généralement ce sont les garçons qui sont immatures au lycée, pas les filles.

J'ai toujours cru à la théorie que les femmes sont plus intelligentes que les hommes. J'y crois encore. Elle fait juste exception à la règle.

— Les profs me collent au moindre prétexte, ils ne m'aiment pas.

L'alcool me rend souvent boudeuse et capricieuse. Honteuse, je fuis son regard en inclinant légèrement la tête.

— Les profs n'aiment pas leurs élèves, Naya, ils sont là pour les soutenir et les reprendre quand ils ont tort.

Les élèves derrière moi commencent à se plaindre que je monopolise l'attention. Elle le remarque car elle m'invite à la suivre jusqu'à son bureau. N'ayant pas vraiment le choix, j'obéis en m'asseyant sur la chaise étrangement confortable. Ce n'est pas la première que je suis convoquée ici, mais j'ai le sentiment que cette fois, c'est différent.

— Naya.

Je relève la tête pour retrouver son visage rond et ses cheveux qui frôlent ses épaules. Son brushing rafraîchit son visage.

— Si tu ne te sens pas bien au lycée pour une quelconque raison, que ce soit par rapport à une querelle avec des élèves ou même un prof, tu peux venir m'en parler.

Je dois me retenir de rire tellement je la trouve ridicule. Pour qui se prend-elle pour se sentir capable de me sauver ? Tout ce qu'elle veut, c'est se débarrasser de moi car je suis un cas désespéré malgré mes bons résultats.

— Il y aussi l'infirmière et la psychologue qui sont tes alliées. La dernière fois, elles ont donné des herbes à une élève pour calmer sa crise d'angoisse, et ça a fonctionné.

— Vous me proposez de me droguer ?

Elle retient sa respiration avant de souffler lourdement. Oui, elle va me la donner mon heure de colle. Elle va le faire.

— Non, Naya. Je te propose de l'aide pour que tu te sentes mieux.

— Je n'ai pas besoin d'aide, réponds-je en me levant. Je m'excuserai auprès des professeurs que j'ai offensés, si cela peut calmer la situation.

Pendant que j'ouvre la porte pour sortir, j'entends sa chaise grincer derrière elle.

— Naya, nous n'avons pas terminé !

Ses talons qui claquent contre le sol me rendent nerveuse au point que je presse mes paupières pour l'occulter de mon esprit. Sans façon.

Je sursaute en rencontrant un torse.

AVOIR MAL #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant