AVOIR MAL #1

Chapitre 11 - Blanche

🎶Who Is She ? , I Monster 🎶

Quelques jours après la rentrée de septembre, mon ventre était desserré. Puis Esdras m'a montré son vrai visage et mes angoisses sont revenues. Ma vanité me pousse à rendre mon apparence encore plus impeccable : maquillage, coiffure, talons, vêtements chics... J'essaie d'occuper mon esprit tout en lui montrer que je suis imperturbable.

Un mensonge de plus à emmener dans ma tombe.

—   Attends-moi !

Sur le pas de la porte, j'attends Naya qui recouvre ses lèvres d'une bonne couche de rouge à lèvres. Au lieu de rester silencieuse, elle ne peut s'empêcher de me piquer un peu, comme si l'intérieur de mon esprit n'était pas suffisamment submergé d'informations.

—   C'est bien beau d'être là pour moi, Blanche. Mais si tu m'évites le lendemain, abstiens toi la prochaine fois.

En croisant mes yeux, elle rencontre la culpabilité que j'éprouve.

—   Et arrête de me regarder avec cet air de chien battu. Tu fais pitié.

La peine que j'éprouvais à son égard se transforme en colère. Naya est une vraie connasse. Je vais devoir m'y faire si nous continuons à nous fréquenter.

Comme nous filons au même cours, nous marchons ensemble. Nos hanches se balancent à un rythme naturel, le bruit de nos talons attirent l'attention et lorsque mon regard est froid, le sien est fourbe. Au moins, nous nous ressemblons sur un point. Nous nous croyons au-dessus de n'importe qui.

—   Naya !

Le mec qui l'accoste passe un bras par-dessus ses épaules en souriant comme un crétin. La brune ne partage pas sa gaieté et ne s'en cache pas.

—   Hakim, dès que tu m'abordes, tu tombes toujours au mauvais moment. Sûrement parce qu'il n'y aura jamais de bon moment pour toi et moi.

Tenant à garder mon image de mur de glace, je me force à ne pas rire en mordant ma langue.

—   C'est toujours un plaisir de retrouver ton humeur solaire, ma p'tite Naya.

Elle roule des yeux en s'arrêtant dans l'angle d'un couloir, nous forçons à l'imiter.

—   Qu'est-ce que tu veux ?

—   T'inviter à une soirée, répond-il d'un naturel presque arrogant.

Ma colocataire éclate de rire, complètement hilare. Je les ai déjà vu ensemble mais elle n'a pas l'air de l'apprécier beaucoup. Et je ne l'aime pas non plus.

—   Tu peux inviter ta pote, si tu veux, dit-il en me lançant un coup d'œil.

Il se souvient enfin de mon existence.

—   La pote s'appelle Blanche.

—   Jamais entendu parler.

N'ayant pas l'envie de rentrer dans son jeu, je reporte mon attention sur Naya qui semble un peu trop apprécier la situation à mon goût.

—   On va être en retard.

—   Personne ne te force à rester, réplique-t-il.

—   Je suis nouvelle. Je ne connais pas toutes les salles. Dépêche d'échouer, qu'on puisse être à l'heure, pour une fois.

Ses yeux marrons se plissent à cause de son rire que je trouverai mignon si je n'avais pas envie de lui éclater la gueule.

—   Tu me parlais donc d'une soirée, reprend Naya en haussant les sourcils.