[L.4] LOVE & THEATER

Chapitre treize : Joanne

C'est la merde. Pas juste un peu la merde. Genre la grosse merde. Genre les Parisi à côté c'était un chocolat chaud en hiver.

Peter fume clope sur clope. Kate est sur son ordinateur avec Devon à ses côtés pendant que Nate fait les cent pas.

- Bon, si on répète. Kate, tu as cherché à contacter Maya. Pourquoi ? Je ne m'en fous. Son portable sonnait puis deux minutes après, il était éteint. Hors vous aviez mis un code en place qui stipule que quand il éteint, c'est la merde. Bordel ! Mais depuis quand tu la connais ?

- Treize ans, je réponds.

Peter me regarde puis ses yeux font des vas-et-vient entre Kate et moi pour finalement laisser tomber.

- Attendez ! Kate, tu as couché avec Maya ? Et Joanne, tu couches avec elle ?

- Oui. Maya est bi.

- Putain mais c'est pas une téléréalité mon organisation !

Peter finit son verre cul sec. Mon portable vibre. Je regarde l'écran par automatisme et par crainte pour Timothy mais je manque de cracher l'alcool que j'ai dans la bouche en voyant le message. Il vient de Maya. Elle ne m'a jamais envoyé de message sauf pour m'envoyer ses conditions et vu ce qu'il s'est passé la dernière fois, je ne pense pas que c'est pour m'accompagner au théâtre mais son message est clair.

"A demain au

théâtre, il me faut

trouver une belle robe.

En revanche, j'y songe mais je

ne peux pas

te promettre de te donner des

informations.

On pourra aussi

ne pas parler."

- Bordel, elle ne sait pas écrire ou quoi ?

- Comment ça ? Qui ? demande Kate.

- Ta copine.

- Donne moi ton portable, ducon.

Je fais ce qu'elle me dit. Je n'y comprends rien. Apparemment, ces deux-là fonctionnent par télépathie.

Kate sourit, elle rigole et me rend mon portable.

- C'est un message caché. Regarde chaque première lettre de chaque ligne. Tu as le mot "Attention" ? Ensuite, tu regardes à la fin des premières lignes, là, c'est clairement complexe mais en gros ça donne "Attention au FBI".

- Donc le FBI nous la met à l'envers ? interroge Peter.

- Oui. Maya reste avec eux.

- Je vais la buter.

Je souris. Il me regarde mais c'est Kate que je regarde. Peter ne comprend pas mais je me souviens exactement du moment où elle m'a menacé de bouffer de la soupe si je faisais mal à sa protégée.

Elle claque la langue contre son palais et Peter n'en croit pas ses oreilles. Sa sœur s'est toujours rangée de son côté. Elle a toujours su trouver une solution pour ne pas qu'il balance des explosifs à tout va mais là, le règlement est clair. Quand on part, on meurt.

- Tu veux ajouter quelque chose Kate ?

Elle se lève, ferme son ordinateur tout en se dirigeant vers la cuisine. On la voit clairement ouvrir le micro-onde tranquillement, y déposer l'appareil et le mettre en marche. Des éclairs jaillissent, le crépitement résonne. Puis elle revient comme si on parlait du prochain repas de famille.