[L.4] LOVE & THEATER

Chapitre vingt-quatre : Maya

J'ai mal. Bordel que j'ai mal. L'amour fait mal. Mon père avait au moins raison sur une chose.

Il y a un bip continue. L'odeur ne ressemble pas à celle d'un hôpital.

Je bouge légèrement et je sens des perfusions. Ils m'alimentent. Ils m'ont eue. Ils m'ont eue et ils forcent mon corps à se nourrir.

Je me redresse d'un coup. Je m'en fous de là où je suis. Je ne les laisserai pas faire. C'est hors de question que l'on touche à mon corps.

Je veux les enlever mais mes mains sont attachées au lit. Je me débats. La tête de lit cogne contre le mur. J'ai besoin de me libérer. J'ai besoin qu'on retire ces perfusions de mon corps.

Je me tords dans tous les sens. Je m'en fous que mes poignets brûlent.

J'ai mal. Bordel que j'ai mal mais je continue. Je ne m'arrêterai que lorsque ces perfusions ne seront plus dans mon corps.

Mes larmes coulent. Je m'en fous, j'hurle. J'appelle Kate. Je sais que je suis chez elle. C'est ma chambre. Cette chambre est celle que j'occupe quand je viens chez elle. Elle va le payer.

J'hurle son nom. Kate me détachera. Je peux lui faire confiance.

La porte s'ouvre sur Mila qui arrive en courant mais je continue de me débattre. J'hurle le prénom de Kate. Ça me fait mal à la gorge.

J'ai mal. J'ai mal partout mais l'amour fait mal.

Mila s'approche.

- Ne me touche pas sale traînée ! j'hurle.

- Arrête, tu vas ouvrir tes plaies.

Je rigole. Bordel mais elle ne comprend rien.

- Dis à Kate de venir ou je crame sa baraque.

Elle essaye de prendre mon bras mais je le bouge dans tous les sens. Si au passage elle pouvait enlever cette putain de perfusion, ça m'arrangerait. Je ne veux pas que l'on prenne soin de mon corps.

Kate finit par arriver, une serviette de bain autour de son corps. Je m'arrête et souris. Je rigole. La situation est vraiment comique. Je l'ai dérangée dans sa douche. Kate a accouru vers moi comme si ma vie était en jeu mais elle ignore que la douleur fait partie de la vie.

Je la regarde droit dans les yeux. Je m'arrête de rigoler. Le jeu a assez duré.

- Libère-moi et dis à l'autre pute de ne pas me toucher.

- Maya...

- Non ! Il n'y a pas de Maya qui tienne avec une voix mielleuse. Tu me libères ou je m'en occupe.

Kate s'avance. Elle fait signe à Mila de reculer. Je n'aime pas ces petits signes qu'elles se font comme si je ne les voyais pas. Je les vois très bien. Et depuis quand elles se parlent ? Si elles sont amies, je vais buter Mila. Personne ne me vole Kate.

- Maya... Tu as déclenché le plan violet.

Je me fige. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai vraiment osé ? Non. Ce n'est pas possible. Je n'aurai jamais fait une chose pareille. Je n'aurai jamais fait ça.

A bout de force, je me laisse tomber sur le lit. Je tourne la tête vers la fenêtre. Les rideaux sont tirés.

Je me mords la lèvre. J'ai mal. L'amour fait mal.

- Arrête de me nourrir alors, je réponds sans les regarder.

Kate s'approche. Elle ne me regarde pas dans les yeux. Je le sens bien que c'est douloureux autant pour elle que pour Mila.