Chapitre trente : Maya

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Un an plus tard.

- Je rêve ou tu portes ta robe de mariée ?


Je grogne. J'ai mal à la tête. Il faut que j'arrête la téquila, la drogue et les clubs. Mila doit être le seul cadavre encore capable de marcher ce matin.

Je le sens bouger. Le matelas me fait tanguer. Je ne vais pas vomir. Je suis sobre. Je me marie dans quelques heures mais tout va bien.

Il est au-dessus de moi. Je le sens sourire.

- Tu devrais enlever cette robe pour que quelqu'un la repasse avant la cérémonie.


Je souris. Il n'en rate pas une.

- Tu sais que je ne suis pas censé la voir avant que tu entres dans cette chapelle au bras de Matt ?


Son visage se rapproche du mien jusqu'à ce que je sente son souffle contre ma peau. Café. Il a eu le temps de descendre et de remonter.

- Qu'est-ce que tu as pris ?


Je me mords la lèvre. Je remonte mes mains sur son torse. J'ai envie de le toucher, de le caresser, de l'embrasser. Je veux me fondre en lui.

- Maya...

- De la MDMA. Tu as dit que la prochaine fois, je devrais en prendre.

- C'était il y a un an.

- C'est ma prochaine fois.


Il soupire, m'embrasse. Ses lèvres s'étirent en un sourire contre ma peau. Mes mains glissent dans son dos nus alors que la sienne glisse le long de ma jambe bientôt nue.

- Maya, il faut qu'on parle.

- Joanne, je suis en train de décuver, on ne peut pas s'envoyer en l'air et parler de ce qui te prend la tête un autre jour ? On va se marier, on a la vie entière pour aborder ton sujet.


Son sourire s'élargit. La vie entière. Voilà, le genre de propos qui le fait sourire comme un gosse. Joanne est heureux et je le suis. Pourquoi il faudrait parler de quelque chose qui va venir rompre tout ça ?

- Je t'aime et tu le sais ?

- Mmh, je grogne.

- On a deux enfants parfaits dont une pré-adolescente à mi-temps et un jeune homme autiste qui nous en fait voir de toutes les couleurs...

- Si c'est pour souligner que notre famille est un bordel, tu ferais mieux de dégager et de ne plus m'en parler avant que je dise "oui" devant un prêtre.

- J'aime notre bordel.


Sa main se glisse judicieusement entre mes jambes. C'est quoi son plan ? Me tuer ? Il est bien parti. Entre la colère qui monte à cause de ses propos, le désir qui s'empare de moi et mon cerveau qui baigne encore dans la téquila au milieu d'une boîte de nuit, je ne vais pas être patiente très longtemps. Deux solutions : je le baise histoire d'assouvir mes pulsions et je me barre ou je le laisse en plan et je vais me masturber seule dans une des nombreuses pièces qu'offrent la maison secondaire de ses parents.

Ses doigts remontent le long de mon ventre. Je n'ai pas le temps de prendre une respiration qu'il se redresse d'un coup.

- Je rêve ou tu portes une guêpière ?


Je souris. Je ne sais toujours pas à quel moment j'ai enfilé ma tenue de mariage, ni même comment et pourquoi je me suis retrouvée à la mettre mais le résultat est bien là. On est en train de passer notre lune de miel avant le mariage mais avec tous les effets de la soirée d'hier sur mon corps.

[L.4] LOVE & THEATEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant