Chapitre vingt-six : Maya

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Je vais le tuer. Il marche tranquillement dans l'herbe pendant que je sens ma main gauche plus lourde. Je vais le tuer c'est certain.

Il marche tranquillement en sifflotant, le sourire aux lèvres pendant que je foudroie son dos avec mes yeux.

On arrive vers l'entrée, Eryne est dehors en train de fumer avec Peter.

- Elle n'était pas censée être attachée à son lit ?


Lui aussi je vais le tuer. Je vais tous les tuer. Si cette maison n'appartenait pas à Kate, je la ferai exploser sur le champ.

Joanne entre mais à l'intérieur, je ne le suis pas. Je me dirige directement vers le bar et le bureau de Kate. Moi aussi j'ai besoin de fumer et pas qu'un peu. Je pense que toute la drogue contenue dans cette baraque ne suffirait pas à m'apaiser.

Je m'apprête à ouvrir la porte mais une main surgit dans mon champ de vision.

- Dégage de là Petrova.

- Alors passe-moi au moins la drogue.

- Même pas en rêve. Qui me dit que tu n'es pas Irina ?

- Qui me dit que tu n'as pas tué Ashley pour ton égo ?


Peter me plaque au mur. Je souris. Parler d'Ashley fait toujours son effet.

Sa main serre ma gorge. Je vais bientôt m'évanouir. Entre Joanne et lui, je ne sais même pas comment je tiens debout.

Peter sourit. Joanne arrive, un verre de whisky dans la main. Il sourit aussi.

- Je vois qu'il t'a passé la bague au doigt.

- Ne dis pas ça, elle va vomir dans le couloir.


J'enlève la bague de mon doigt et la lance dans sa direction.

- Jamais, j'arrive à articuler.

- Ne jamais dire jamais, Snezhinka.


Peter me lâche. Joanne lui tend son verre et récupère la bague au sol. Je n'ai pas le temps de bouger que sa main saisit la mienne. J'ai beau la fermer en poing, il force mon doigt à se déplier.

- Ne me touche pas.

- Ce n'est pas ce que tu hurlais pendant que je te baisais.

- Va te faire... Dégage !

- Foutre ? C'est toujours un plaisir. N'oublie pas que tu as dit oui.

- Je n'ai

J'ai dit oui. Bordel, il fallait que je jouisse en parlant. Je devrais apprendre à fermer ma gueule.

Il me passe la bague doigt puis y dépose les clés d'une voiture. Il ne me lâche pas. Il s'empare de ma mâchoire tout en souriant.

- Tu as tenu ta promesse, je n'ai plus à tenir la mienne. Cache-toi et je te retrouverai.

- Aussi docile qu'un chien.

- Et tu seras ma chienne.


Il me lâche, je m'en vais. Je longe le couloir. Je claque la porte d'entrée avant de rejoindre le garage. Quand j'appuie sur la commande de la voiture, une Jeep s'allume. Je me tourne vers l'entrée. Il est appuyé contre l'encadrement, son verre à la main et un sourire heureux sur les lèvres. Il lève son verre dans ma direction.

- Moi aussi je t'aime Snezhinka !

- Va te faire ... Va au diable !


[L.4] LOVE & THEATERWhere stories live. Discover now