11. Tu me dois obéissance.

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Sergio arriva à New-York. Il avait pris le premier vol après sa dispute. Il avait ruminé tout le long et avait refusé de verser des larmes. Mais c'était plus fort que lui. Le coup était encore une fois dur. L'appel téléphonique avec son père lui permit de penser à autre chose. L'état de santé d'Ernesto ne s'était pas aggravé. C'était cela qui le rassurait car c'était vraiment sa hantise. Il fallait vraiment qu'il n'y ait pas de dégradations afin que le traitement puisse être efficace. C'était pour cela qu'il avait décidé de ne pas trop tenter le diable lors de sa dispute avec Thomas. Il ne fallait pas que ce dernier revienne sur l'accord. Il avait tellement besoin des 500 000 dollars pour son père. C'était vraiment là que devait être sa priorité et rien d'autre. Tant pis pour le fait d'avoir été utilisé pour son corps, comme un vide couillles. Il avait pris son pied finalement, plusieurs fois même. Il ne devait plus retomber dans le même panneau des belles paroles du châtain. Sa priorité devait rester son père, tant pis pour le reste et sa dignité. C'était très dur, d'où ses larmes, sa colère mais il n'avait pas le choix. Il était pied et point lié.

Le cadet eut donc dès son retour un message de son aîné. Il devait être à 08:00 à son poste pour préparer le café et sortir les dossiers à traiter de tous les associés principaux. C'était des tâches qui n'étaient pas dans sa fiche de poste d'assistant. Il savait que c'était exprès pour l'humilier. Il lui répondit qu'il avait noté ses ordres et qu'il ferait ce qu'on lui dira de faire. Il devait être disponible pour de nouveaux ordres à 11:30, 08:30 heure de Seattle. Il devait accepter toutes les demandes et ordres des associés principaux d'ici là. Le plus jeune souffla et s'attendait au pire. Cela fut le cas. On aurait dit qu'ils avaient pour consigne de l'humilier le plus possible. Il allait souvent à l'extérieur afin de faire des courses les plus gênantes possibles : tampons, serviettes hygiéniques, godemichet, string, couches pour adultes sans oublier les courses pour les repas du soir de leurs familles. Ce n'était plus un assistant d'un avocat mais plutôt un homme à tout faire. C'était donc des jours horribles pour le brun qui voyait le regard méprisant des associés ainsi que leurs rires derrière son dos. Certains n'hésitaient pas à parler de son handicap en parlant de sa lenteur à aller chercher à l'extérieur leurs demandes.

Thomas fut de retour. Il arriva au cabinet et demanda à voir Sergio. Ce dernier n'était pas encore arrivé et cela le mit dans une colère noire. Il l'appella et n'obtenu pas de réponse, tombant directement sur la messagerie. C'était vraiment inadmissible. Pour qui se croyait-il ? Des sms très salés furent donc envoyé. Le brun ne les avait même pas lu. Il demanda à sa secrétaire ce qu'il en était lorsqu'elle arriva plus tard. Elle avait prévenu de son retard et ce n'était pas le cas de son ex-mari. Elle lui répondit qu'il avait demandé à son père sa journée. Il appella son père pour connaître le motif. C'était un motif médical pour un rendez-vous avec une batterie d'examens. Mais pourquoi ne lui avait-il rien dit et avait-il attendu la dernière minute en se contentant d'appeler son père ? Il comptait pour du beurre alors que c'était le patron ? Sa colère ne retomba pas de la journée, surtout qu'il n'avait pas de retour de ce dernier pour ses appels et sms.

Le soir, Sergio avait juste répondu par un sms en rappelant le fait qu'il avait prévenu son père et qu'il n'avait pu le contacter car il était dans l'avion lorsqu'il avait été obligé de demander l'autorisation d'absence. C'était quoi cette histoire ? Il n'avait rien obtenu de plus. Il lui disait qu'il allait lui expliquer en détail la situation le lendemain. Ainsi, le châtain était très tendu en attendant l'arrivée du brun à son poste de travail le lendemain matin.
- Sergio, viens ici !
Sergio leva les yeux au ciel. Il entra au bureau de son patron.
- Pour qui te prends-tu ?
- Comment cela ?
- Pourquoi tu n'étais pas au travail hier ?
- J'ai prévenu ton père.
- Je suis ton patron. C'est à moi que tu dois rendre des comptes !
- Oui monsieur.
- Tes examens ne pouvaient pas attendre un autre jour ?
- Quand j'ai parlé de ce qu'il m'est arrivé à Seattle, mon médecin a voulu me voir immédiatement. Voilà mon certificat.
- Pourquoi tu ne m'a pas rappelé tout de suite ?
- J'étais fatigué par les examens et j'avais besoin de repos.
- Toute la journée pour ça ? C'est inadmissible !
- Vous n'êtes pas médecin que je sache !
- Tu n'as pas le droit de me parler comme cela. Je suis ton patron. Tu me dois le respect.
- Et vous ?
- Pourquoi ce vouvoiement ? Cela m'énerve.
- Justement vous êtes mon patron. Il faut une certaine distance entre nous car sinon je vais être accusé de plein de choses.
- Tu me tutoie, je ne suis pas un vieux.
- Non monsieur, vous n'êtes pas vieux.
- Tu !
- Comme vous voulez monsieur, tu.
- Bien, n'oublie pas cette chose essentielle, tu me dois obéissance. Pour la peine, tu vas passer ta journée à faire les courses pour tout le personnel du cabinet en commençant par les associés.
- Tu es le patron. C'est toi qui décide. Pour information, j'aurais peut-être des coups de fils par rapport à mes examens. Ne viens pas m'engueuler si je suis au téléphone.
- C'est noté. Dégage de là et vas faire la bonniche comme je te le demande.
- Tu n'as pas besoin de m'insulter et d'être odieux.
- Je fais ce que...
Sergio s'en alla en claquant la porte. Il l'avait déjà saoulé Thomas, cela commençait vraiment à bien faire !

Tu m'as manqué (BxB). MatureWhere stories live. Discover now