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[Abby]
Je me réveillai une fois encore. Il était 6h48. Et plus les minutes défilaient, plus j'avais hâte d'en finir avec mon supposé "époux". Qu'avais-je contre lui? Je ne saurais vous le dire mais vous l'apprendrez avec le temps.
*
Après m'être levée de mon lit, j'observai vaguement la pièce qui me servait de chambre et je pensais la rénover. Je partis ensuite prendre un bain au sel de camomille qui décontractait mes muscles et me détendait. J'essayais tant bien que mal de me remémorer les paroles d'une chanson que je fredonnais mais en vain.

Une fois mes soins corporels assurés, je m'empressai d'aller déjeuner avant de prévenir ma secrétaire de mon absence. Ces dernières semaines, j'avais les nerfs à fleur de peau compte tenu du fait qu'on organisait un grand événement auquel je consacrais énormément de temps, au risque de vouloir en perdre ma santé. Ceci dit, à tout Seigneur tout honneur. Il fallait que tout soit parfait pour ce jour, dans un mois pour être plus précise.
Je finis par atteindre la pièce centrale de la maison, la principale d'ailleurs, mon somptueux salon. Mais quelque chose de vif attira mon attention. Un homme en costard.
Il était près de la baie vitrée qui donnait accès au jardin. J'amorçai un pas, puis une dizaine d'autres, curieuse et frayant les canapés d'origine anglaise qui m'avaient coûté une petite fortune. Aucune de mes servantes ne m'avait pourtant prévenue d'une telle visite. Tout cela me semble bien louche et plus encore, quelque peu intriguant. L'homme se retourna sous le bruit de mes pas qui s'intensifiait. J'étais comme figée.

- Bonjour Abby!

Mince! C'était Christopher Smith, l'homme que j'avais épousé. Depuis quatre ans, il n'avait pas daigné le moindre du monde prendre de mes nouvelles, moi encore moins. Je me rappelais juste qu'on s'étaient vus le jour du marriage arrangé et le lendemain, tôt le matin, avant mon départ pour ma nouvelle maison. La grande interrogation restait: que pouvait diable t-il foutre ici? Je lui répondis très sèchement par une question.
- Que fais tu ici?
- Je suis venu parler affaire.
- Ah bon? Et ne penses-tu pas qu'il est un peu trop tôt pour venir "parler affaire" avec une personne qui ne t'es même pas familière ?
- En réalité, aucunement.
- Eh bien, je ne pense pas être d'humeur à discuter de quelque sorte d'affaire. Donc, daigne t'en aller d'ici.
- Je ne compte pas bouger d'un petit pouce, à moins qu'on s'entretienne avant.
- Tu as cinq minutes, fis je en m'asseyant après l'avoir longuement fixé, le cœur plein de rancoeur.
- J'aimerais te proposer un deal, commença t-il. Je voudrais que ta société rejoigne le consortium A'S pour bâtir une grand empire de renom continental et mondial. Wright S.A connaît dernièrement une floraison impressionnante sur le marché international. Et j'avoue c'est le rôle de A'S de cibler les entreprises prospères et d'affiner leur endurance et perspicacité pour amorcer un progrès durable. Ceci dit, j'aurais besoin de ton approbation pour clore le débat.
-Et pourquoi n'as tu pas fait passer l'offre par ton bras droit, Robin? Il aurait pu bien s'en charger, et mieux que toi je dirais.
- J'ai personnellement tenu à te voir et t'en parler.
- Pourquoi donc?
- Pour être franc, j'avais juste besoin de te voir et de te savoir bien portante. On m'a dit que tu n'étais pas allée à l'entreprise trois fois d'affilée dans la semaine. Ce qui m'a semblé inhabituel.
- Ah parce que déjà monsieur me surveille ?
- Eh bien oui, depuis ces quatre dernières années, m'avoua-t-il.
- Que j'aimerais bien connaître la raison! fis je sarcastiquement.
- Je le fais juste par obligation, rassure toi!
- Tant mieux pour toi. Et je ne pense vraiment pas être intéressée par ton offre. Ma société n'a en aucun cas besoin d'une quelconque association pour s'épanouir encore moins s'imposer. Sur ce, merci pour la visite.
- Je ne pensais pas durer autant d'ailleurs, mais comme tu t'obstines à déverser ta sale humeur sur moi, je repasserai une autre fois.

Il se leva et s'apprêtait à partir lorsque je m'interposai sur son chemin.
- Je veux te tuer, je peux? l'avertis-je en me penchant sur son oreille.
- Est ce une menace?
- Vouloir, c'est pouvoir.
              Je retirai mon bras qui lui barrait le passage et le regardai droit dans les yeux, un sourire narquois aux lèvres. Il me jeta en retour un regard noir mixé à un brin de frisson avant de partir.
Je soupirai longuement puis saisis le téléphone fixe sur une table d'appoint basse, près de la baie transparente.

Conversation téléphonique
Abby: Ok?
. . . : okay.
Je raccrochai immédiatement avant d'enchaîner un autre appel. Cette fois ci, je contactais ma secrétaire, Élyna. Elle répondit au bout de quelques secondes.

Conversation téléphonique
Élyna: Bonjour Ms. Wright. Je suis navrée de ne vous répondre que maintenant. C'est que ici on est vraiment scratch scrutch... Vous voyez.
           Elle réussit à m'arracher un petit sourire.
Abby: Ok je comprends! Ne t'inquiètes surtout pas.
Élyna: Ouf, vous m'envoyez soulagée. Ah, au fait, Mr. Smith essayait de vous joindre mais en vain. Du coup, je ne sais plus comment il s'est débrouillé.
Abby: Il est passé ici mais rien d'important. Je voulais aussi te prévenir que je serais absente au bureau aujourd'hui. Décale tous mes rendez-vous à la semaine prochaine.
Élyna : Compris, Ms. . Mais, c'est qu'il y'a des clients vraiment importants qui veulent vous voir enfin s'entretenir avec vous.
Abby: Ils voudront bien attendre jusqu'à la semaine prochaine. Juste trois jours et hop !
Élyna: D'accord! Je les en informerai le plus tôt possible.
Abby : Bon, passe une bonne journée et bon week-end aussi.
Élyna: Merci beaucoup madame. Cordialement!
Abby: Merci!
       Je mis fin à la discussion. Je m'affalai ensuite dans le sofa avant de secouer une petite clochette. Après quoi l'on m'amena un plateau contenant du café, des fruits et quelques biscottes garnies de marmelade de cerise. Je déjeunai sur le canapé tout en feuilletant le New York Times du jour. Rien d'interessant apparemment. Ma journée semblait bien trop fade. Je passai un dernier coup de fil puis je remontai.

ImpostorWhere stories live. Discover now