22.

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Mon cœur battait très rapidement. Je le voyais me dévorer des yeux. Il relâcha enfin mes bras puis, il se contenta de me déposer un baiser sur le front avant de se décoller de moi. Il me fixait toujours puis sa voix résonna:
- T'as déjà mangé?
Je me contentai juste de hocher timidement la tête, signe que je n'avais rien avalé depuis le matin.
- Et pourquoi? demanda-t-il.
- J'avais pas très faim.
- Qu'est-ce que tu veux manger? insistait-il.
J'aurais bien aimé dire "j'ai bien envie que tu me fasses croquer ta pomme" mais je m'en abstins. Je finis par lui répondre.
- Un macdo.
- D'accord. Je vais passer la commande. En attendant, va prendre un bain histoire de te détendre. Je te sens un peu tendue.
- J'ai pas emmené d'habit de rechange. Je préfère rester comme ça.
- Je m'en doutais. Viens, suis moi!
- Pour?
- Fais moi confiance, me rassura-t-il.
Je le vis se diriger vers les escaliers puis je me résolus à le suivre.
Nous atteignîmes finalement une porte située au fond d'un somptueux couloir. Elle menait à une chambre absolument magnifique. Je n'avais jamais vu un si vaste lit auparavant. Et la baie vitrée qui se trouvait juste en face donnait un aperçu époustouflant de la ville. Salvatore se tourna vers moi, me disant alors:
- Voici ta chambre. T'aimes?
- La vue est magnifique! dis-je en m'avançant vers la baie de verre.
- Je prends ça pour un oui. Derrière ces rideaux se trouve le dressing. Tout ce qui s'y trouve est à toi. Je te laisse, finit-il, sur le point de partir.
         Je prononçai inconsciemment son prénom et il se retourna. Je n'eus point d'autre choix que de parler.
- Salvatore... merci pour tout!
- Je t'en prie, fit-il avant de complètement disparaître.
Je fermai la porte et me déshabillai pour prendre une douche. Une porte peinte en blanc menait vers la salle de bain. J'y accédai et je me fis couler un bon bain chaud à la senteur du fruit de la passion. Mon corps se réjouissait de pouvoir se détendre. Je me rappelais encore de ce moment où il m'avait plaquée contre cette vitre. Je lisais une telle rage et un tel désir dans ses yeux, ses beaux yeux... Merde! Pourquoi je me surprends à repenser à cela? J'avais des papillons dans le ventre. Je n'arrivais plus à tenir en place dans la baignoire. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Ressaisis-toi Kara! J'abrégeai ma séance de détente et sortis du bain. Je me séchai avant de me diriger vers le dressing qui s'étendait au moins sur un terrain tout entier. Je n'avais jamais vu autant d'habits de toute ma vie. Il y avait plusieurs sections avec de petites pancartes indiquant : « chill », « lunch », « brunch », « beach », « date », « casual », « night », « work »... Je suppose que les tenues étaient rangées selon les saisons et les occasions. Bref, je commençai à fouiller dans la section « night », fredonnant une chanson que j'avais l'habitude de chanter très souvent sous la douche: no scrub de TLC. Je tombai sur une nuisette qui à mon goût était splendide ( image en arrière plan). Je l'enfilai tout en chantonnant quand je sentis la porte s'ouvrir et se refermer sur elle-même. Je me retournai et c'était lui. Il avait déjà enlevé sa chemise. Il ne lui restait plus que son pantalon. Son parfum encombrait par contre toute la chambre et s'imposait dans mes narines. Je ne sus quoi faire sur le coup, surtout quand il se mit à me fixer. Je n'eus pour option que de me cacher derrière l'une des commodes.
- Pourquoi t'as pas frappé avant d'entrer? demandai-je.
- Je l'ai fait à maintes reprises mais sans réponse. C'était juste pour te prévenir qu'ils ont déjà livré les commandes.
        Sûrement que c'était parce que je chantais. Je l'ai pas vu venir, purée! J'aurais aussi dû penser à fermer la porte à clefs mais bon, le mal est fait. Salvatore reprit:
- Pourquoi tu te caches? T'as peur que je te violes? se moqua-t-il.
- Très drôle! Vas-y sors! Je dois me changer.
- J'aime bien ta petite robe, dit-il en faisant son entrée dans le dressing.
             Une fois à mon niveau, il se pencha pour me souffler à l'oreille:
- Même si j'aurais adoré te voir sans...
      Après avoir entendu ça, c'est sûr que j'étais paralysée. Je n'avais guère placé ne serait-ce qu'un seul mot. J'étais juste submergée par la proximité de nos corps et sans doute par la puissance de son parfum. Il se contenta de me faire savoir qu'il m'attendait en bas avant de partir.
Je décidai alors d'aller me voir dans la glace. J'hésitais entre le fait de changer la tenue ou juste de la garder. Finalement, je me résignai à la garder. Une petite coiffeuse était disposée non loin. Je m'y installai et ouvris les tiroirs, lesquels contenaient soit des brosses et autres accessoires soit des parfums, mes préférés en plus. J'en saisis un puis m'en aspergeai. Je brossai rapidement mes cheveux avant de descendre rejoindre Salvatore. J'avoue, j'avais un peu peur. J'étais au bord d'une crise cardiaque mais je fis tout pour me calmer. J'atteignis enfin le salon et je l'aperçus de dos, faisant face à la baie vitrée, un téléphone collé à son oreille droite. Je pouvais l'entendre dire: Je sais pas vraiment c'qui me retient de la faire mienne. J'en peux plus mon pote!(...)
J'ai juste pas envie de tout gâcher. (...) Enfin bref, la marchandise est arrivée à bon port? (...) Allez, passe un bon réveillon Jerry!
Il raccrocha. J'étais embarquée dans un ascenseur émotionnel sans fin. Il parlait de moi à l'instant ou je rêve ? Alors, il était vraiment sérieux quand il me disait tout cela ? Que dois-je ressentir en retour? De la reconnaissance? De la sympathie? De la pitié? Ou tout simplement de l'amour? Je n'en avais pas conscience jusqu'à ce qu'il m'éclaire.
J'avais besoin qu'il me rassure que je ne me trompais pas. J'avais juste besoin d'amour... Il se retourna finalement et je croisai son regard. Ce qui me donna la chaire de poule. Il fut surpris de me voir et s'empressa de m'aborder.
- T'as fait vite! T'es là depuis longtemps ?
Je ne lui répondis pas. Hésitante, je descendis les quelques marches qu'il me restait avant de me diriger vers lui. Je fis en sorte que nos corps soient accolés. J'avais les yeux tournés vers le haut, cherchant les siens qui se perdaient déjà dans les miens. Je lui demandai:
- Salvatore, tu m'aimes vraiment?
- Pourquoi cette question ?
- J'ai besoin d'être rassurée pour ne pas me faire des illusions.
- Laisse-moi te le prouver alors.
  Et à ce moment...

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