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[Isaiah]
Elle venait de me planter, moi, Isaiah Blake, le célibataire le plus convoité de New York, la 3e plus grande personnalité de la région , le bourreau des cœurs. Je commençais à m'énerver lorsque j'entendis le bruit de l'eau claquetant sur le sol. Je me calmai  puis j'accédai à la salle de bain. J'aperçus la silhouette parfaite et féline qu'offrait le corps d'Abby à travers la vitre floue. L'eau semblait prendre de plus en plus de puissance. J'avançais sûr de moi et surtout décidé à en finir avec ce que j'avais commencé. J'ouvris sans hésiter la porte de la cabine, frayant la glace, le lavabo et la baignoire. Je tombai sur une créature au cul bien rebondi, certainement bon à claquer, des bonnets D, moyens clos par des mamelons roses peu percevables. Abby se trémoussait sous l'eau qui jaillissait de sa douche italienne. Ses cheveux, d'un noir sombre et pur étaient mouillés et collaient à son visage. Elle tourna son regard vers moi, ce regard émeraude qui me froissa l'estomac. Elle mordilla sensuellement ses lèvres charnues et brillantes de rose nature.
Mon instinct primaire me poussa à la plaquer raide contre la vitre, l'emprisonnant entre mes biceps, depuis longtemps prêts à la soulever comme une balle de baseball. Je fis sortir la première chose qui me vint à l'esprit.
- Je voulais te baiser mais tu m'as donné mille raisons de te violer à présent. J'espère que tu as les reins solides...
- Depuis le temps que j'attends cela.
Elle lécha puis mordilla mon hélix. Je la soulevai comme si elle n'eut jamais pesé puis je glissai ma jambe entre ses cuisses. Je forçai l'entrée à sa bouche avec ma langue et je la faisais mouvoir à mon insu . Je la tenais fermement par son fessier, doux et moelleux. Je la fis descendre progressivement puis la retourne contre la cabine de douche en l'obligeant à s'incliner.
Je descendis mon boxer puis instinctivement, une main se logea dans son cou pour tirer sa tête vers l'arrière et l'autre sur une de ses fossettes de Venus.
- Accroche toi, grognai je, surexcité.

                                   *
[Abby]
Cela faisait déjà deux heures de temps qu'Isaiah etait parti. Je me sentais fiévreuse et j'avais des courbatures. Dire que baiser ne m'avait aidée en rien, même pas à guérir de ma haine envers Christopher. Je pris quelques cachets puis m'endormis.

Je me levai au beau milieu de la nuit. Il sonnait 1 h du matin. Je me débarrassai de ma couverture et retrouvai toute vitalité comme si je n'eus rien eu. Je me dirigeai vers la porte vitrée juste en face de mon lit et je tombai directement sur le vaste balcon, orné dans les coins par des roses du Japon. Une, deux, mille étoiles luisaient dans le ciel, autour d'un merveilleux croissant de lune. Je brandis des doigts le fauteuil basculant en bois tressé qui m'assistait très souvent les nuits d'insomnie. Le vent caressait ma peau, fragilisée par la beauté de la nature nocturne. Les lueurs émanèrent de la ville de New York et les gratte ciels bougeaient de magnificence. Je parcourus du regard le jardin de ma demeure, aussi vigoureux de verdure que de clarté. Soudain, on m'attrapa par derrière, me fermant la bouche. Je me trouvai alors face à Christopher qui pointait une arme sur ma tempe. J'étais submergée par la surprise et la peur.
- Tu croyais être la plus maligne?Alors comme ça tu voulais me tuer?
-Hmmm, émis je, incapable de parler.
Il ôta ensuite sa main de ma bouche.
- Baisse ton arme, repris je.
- Ferme ta gueule sale traînée. Un mot encore et je te brûle la cervelle.
- Christopher, criai-je du dernier souffle de mes poumons.
À ce mot, il appuya sur la gâchette...

                                 *

Je me réveillai brutalement en sueur, le cœur qui battait la chamade. J'étais affolée. Ma respiration s'accélérait. Je ne me rendis même pas compte du moment où Christopher me prit dans ses bras, caressant mes cheveux et me chuchotant à l'oreille de me calmer. Mon rythme cardiaque ralentit et je m'apaisai avant de reprendre mes esprits. Je me décollai immédiatement de Christopher, la raison retrouvée et constatai qu'il y avait là dans la pièce une servante, un homme en blouse blanche, Dr Johnson et enfin, Christopher qui était assis sur mon lit à côté de moi. Un long blanc s'installa. Je le brisai.
- Je peux savoir ce qui se passe ici, Fabiola?, questionnai je en m'adressant à la servante.
- Je venais vous prévenir du fait que le dîner était prêt, commença-t-elle. J'ai toqué à la porte mais en vain. Je me disais sûrement que quelque chose vous était arrivée vu que ce n'est pas de votre habitude de ne pas répondre. J'ai donc ouvert la porte et je vous ai découverte dans un état fiévreux. J'ai sur le coup appelé le médecin. Puis, comme vous prononciez sans cesse le prénom de Mr Smith, j'ai jugé bon de le prévenir de votre état. Il est venu aussi vite qu'il a pu.
- Disposez, lui lançai je sèchement. Et toi Christopher, merci pour la visite. Je vais bien à présent.
Fabiola s'en alla sur ma demande. Christopher ne bougeait guère en revanche d'un poil.
- Docteur, son état s'est amélioré n'est-ce pas ?
- Effectivement, rétorqua Dr Johnson. Mais elle devra prendre quelques cachets pour aller mieux. Je lui prescrirai une ordonnance.
- Tu fais semblant d'être sourd ou quoi? m'adressais je à Christopher.
- Venez Mr Johnson! Nous continuerons notre discussion dans le salon, engagea Christopher, décidé à ne plus m'écouter.
Sous mon regard impuissant, je les vis sortir de la pièce. Dr Johnson me souhaita au passage une prompte guérison. Dire que je prononçais réellement le prénom de cette ordure pendant mon sommeil.

Je me dégoûtais.
Mais pas plus qu'il me dégoûtait lui.

ImpostorWhere stories live. Discover now