Chapitre 7

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La lumière du jour m'avait tellement désorientée que je m'étais accrochée plus fermement à Zade sans même m'en rendre compte. Quand il me conduit à l'intérieur de la maison, toute proche du garage où j'avais été enfermée un peu moins de 24 heures, je pouvais enfin me passer de sa carrure pour me diriger.

Vins se releva du canapé, quand nous fîmes notre entrée Zade et moi.

Zade putain de bordel... Dis-moi que tu déconnes ?

Zade l'arrêta, d'un simple geste de la main, puis, il se tourna vers moi.

Je te rejoins dans la salle de bain, quatrième porte au coin du couloir en haut à droite.

Il me désigna les escaliers qui conduisait à l'étage d'un simple signe de tête. Quand je m'en allais, il me saisit le coude pour me ramener à lui.

Et ça ne sert à rien d'essayer, me murmura-t-il, il n'y a rien là-haut qui te permettrait de reproduire ton petit numéro de la veille.

Vins nous dévisageait un à un, et si un regard pouvait tuer, je ne saurais qui de Zade ou de moi serait mort en premier.

Je me défais de la prise de Zade d'un geste ferme, il sourit et pencha la tête. Après ça, je me dirigeais vers les escaliers. Compte tenu de la maison dans laquelle vivait ces trois hommes, je dirais que nous n'étions plus au centre de Manhattan. À l'extérieur, je n'avais rien vu qui aurait pu m'aider à deviner notre emplacement exacte, mais étant donné que cette maison était plus grande que mon étroit appartement, je dirais que nous étions dans un des quartiers de Brooklyn, et en entendant le nombre de chiens et le monde à l'extérieur, je devinais que nous ne devions pas nous trouver dans le plus chic.

Je poussais la porte de la salle de bain, sans essayer quoique ce soit et surtout sans avoir la force requise pour le faire. Je devais manger.

Me reposer.

Après ça, j'aurais surement la force nécessaire pour essayer de m'en aller loin d'ici.

Le miroir ne me rendait pas hommage, j'étais pâle, mes joues s'étaient creusées, mes clavicules qui ressortaient davantage, nous laissait penser que je n'avais pas manger depuis des semaines. Quand était-ce la dernière fois que j'avais mangé un véritable repas avant que je ne me fasse enlever ?

Instinctivement, j'ouvrais la porte de la pharmacie collée au miroir. Des petites boites oranges très familières me firent face. Je pris la première boite de médicament et la retournais.

Spiravuta.

Je souris, je connaissais pas mal ce petit nom.

J'ouvris le capuchon et en verser un dans ma main, puis, m'arrêtais.

Certes j'avais arrêté les antidépresseurs depuis presque un mois, mais compte tenu de mon état, je pense que deux comprimés seraient plus efficaces. J'en versais un deuxième et les mis dans ma bouche, j'ouvris l'eau du robinet et penchais ma tête. C'est à cet instant que Zade entrouvrit la porte.

Une seconde lui suffit pour faire le lien entre la boite d'antidépresseurs ouverte et ma tête penchée sur le lavabo. J'essayais d'en avaler un au moins, mais il se précipita vers moi et me saisit fermement la mâchoire.

Crache ça tout de suite !

Sa fermeté ne se faisait pas seulement ressentir à travers le ton de sa voix, ses doigts entre ma mâchoire me l'exprimait également.

Comme je n'en fis rien, il arqua un sourcil et serra un peu plus fort, je grimaçais face à la douleur.

J'ai dit : tout de suite.

Hold up on me | Retiens-moiWhere stories live. Discover now