Chapitre 8

1.6K 58 42
                                    

Le canapé était bien plus confortable que le matelas que l'on m'avait laissé dans le garage.

Pourtant après seulement deux courtes heures de sommeil, il m'était impossible de refermer l'œil à nouveau.  En pensant que c'était dû à la chaleur j'avais laissé mon pantalon cargo au sol et seul le tee-shirt large, que Zade m'avait laissé, recouvrait le haut de mes cuisses. Mais ce n'était pas mieux à présent, le divan du canapé me collait à la peau et une voix pressante m'ordonnait que quelque chose n'aller pas. 

Je me sentais... Observée.

Je m'agrippais aux accoudoirs du canapé et me redressais, je scrutais les sièges plongés dans la pénombre autour de moi. Quand je m'attardais sur le plus proche, je crus que mon cœur s'apprêtait à s'arrêter.

Seules les fines lueurs de la lune me sculptaient la silhouette assise près de moi. C'est à peine si je pus déglutir quand je crus reconnaître Zade. Un verre vide reposait près de lui.

Je ne voulais pas te faire peur, dit-il.

Seulement ça ? Il était assis à me regarder dormir pendant je ne sais combien de temps, et c'est tout ce qu'il trouva à dire ? 

Je crois que c'est raté, lui répondis-je.

Je devais me sentir vexée, je savais, très au fond de moi, que je ne devais pas ressentir ce que pourtant je ressentais à l'idée qu'il soit là. Depuis combien de temps était-il ici ? Depuis combien de temps son regard avait tellement pesait sur moi qu'il m'avait empêcher de dormir ?

Tu n'as pas à avoir peur, reprit-il d'une voix gravement douce. Hier, quand je t'ai regardé dormir, je me suis rendu compte que ce n'était pas seulement bénéfique pour toi.

Je le dévisageais, incapable de déchiffrer le sous-entendu derrière ces paroles. Il se pencha en avant, et posa ses avant-bras le long de ses cuisses. Je pouvais mieux contempler ses yeux à présent.

Je pense que te coucher sur le ventre t'aide à apaiser tes crises d'anxiété, et je pense que t'observer dormir aide à calmer les miennes.

Je devins encore plus rigide que je ne l'étais déjà, comme ci c'était possible.

Comment tu sais ça ? Demandais-je sur la défensive.

Il sourit et se frotta le bout de son menton.

Tu l'as hurlé pendant que tu me demandais de te mettre sur le ventre après que tu aies mordu Kai. Il a fallut un certain temps avant que tu ne te recalmes. 

Je serrai inconsciemment le tissu du canapé, je me rappelais certes lui avoir demander de m'allonger sur le ventre, mais pas avec autant de détail. 

Zade sentit ma prise de distance plus nettement encore que si il venait de lire dans mes pensées. Il se redressa et s'adossa contre son siège réinstaurant ainsi une ridicule distance physique entre nous. 

Qu'est ce que tu sais sur moi Halo ? Demanda-t-il après un long moment de silence.

Je le refixais ou du moins, à cause du noir dont nous étions plongés, je scrutais son imposante silhouette.

Qu'est ce que tu as lu en moi comme ce que tu as lu en Vins et Kai ? Reprit-il comme ci il était sérieusement tourmenté de ne pas le savoir.

Mes observations le concernant l'intéressait-il tant que ça ? Je ne répondis pas tout de suite, et malgré le noir, je pouvais presque voir la tension que mon silence lui causait.

J'ai lu en toi que nous avions plus en commun que des crises d'anxiété, avouai-je presque de mi-voix.

Il soupira, expira, ria ? Je ne pouvais le savoir. 

Hold up on me | Retiens-moiWhere stories live. Discover now