Chapitre 36

727 25 2
                                    

Dessert :

Le Paris-Brest.

Joel avait éclaté mon téléphone contre le mur le plus proche peu de temps après s'être lassé de se moquer. Et peu de temps avant que le chef Pascal et son équipe ne fassent leur réapparition pour nous annoncer la fin du dîner.

J'espère que malgré les circonstances, -il ne croyait pas si bien dire. J'espère que vous avez pu profiter de l'enchaînement de nos repas.

Pascal cherchait l'approbation dans nos regards, mais comme depuis le début du dîner, il n'en vit aucune.

Brooke releva néanmoins le menton.

C'était superbe, dit-il, et nous sommes impatients de découvrir avec quelle touche sucrée tu as choisi de clôturer ce chef-d'œuvre culinaire.

Je vis que l'ego de Pascal venait de se faire réconforter un peu plus. Je me tournais alors vers Brooke Harrington.

C'étaient donc eux qui étaient placés en haut des gangs les plus craints, des hommes qui savaient en un tour de phrase conquérir aussi bien un chef étoilé que le PDG d'une des meilleures banques d'Amérique du nord.

C'étaient eux qui dirigeaient ces hommes que l'on pensait intouchables.

Et c'étaient des hommes comme Vins, Kai et Zade qui se chargeaient de les faire avancer, bien sûr, jusqu'à ce qu'ils prennent trop de place, qu'ils sachent trop de choses, ou qu'ils menacent, directement ou non, les sièges occupés par des hommes comme Brooke Harrington ou Joel Garcia.

Je serrais le poing face à ces pensées qui m'avaient tellement coupée du repas que je n'avais pas remarqué la cloche argentée au-dessus de mon assiette.

Pour terminer, je vous invite à découvrir ce fabuleux entremets inventé par Louis Durand et qui doit son nom à la célèbre course de vélo qui reliait Paris à Brest. Il fait la renommée de la gastronomie parisienne. Laissez-moi vous présenter...

Les serveurs relevèrent nos cloches en synchronicité.

Le Paris-Brest.

C'était la première fois depuis le début de la soirée que j'avais envie - et que j'étais sûre - de terminer mon assiette.

Bonne dégustation.

Et cette fois, je remerciais sincèrement le chef et son équipe.

Ils disparurent dans les cuisines et j'eus la ferme conviction que c'était la dernière fois que je les voyais.

J'eus l'impression aussi que c'était la dernière fois que je verrais un aussi beau dessert dans mon assiette, je ne perdis alors plus de temps et je découpais mon gâteau avec je ne sais quelle fourchette.

J'avais déjà fourré la moitié de mon Paris-Brest quand Kai suivit mon initiative et attaqua son dessert avec les doigts. Joel ne mangeait pas, et Zade n'avait jamais cessé d'exprimer, même à travers son simple regard, la haine qui l'animait pour Joel et Brooke.

Entre chaque bouchée que j'essayais de savourer, je relevais la tête vers l'homme de main chauve. Cam.

Celui qui venait de mentir.

Contrairement à tous les autres hommes, il gardait son arme à la main quand celle des autres était rangée à leur ceinture.

Il se tenait aussi plus droit, plus... préparé que ses camarades.

Il avait aussi un tatouage singulier sur le côté de la nuque.

Tout ce que je pouvais distinguer à cette distance était qu'il s'agissait d'une sorte de... Triangle ?

Hold up on me | Retiens-moiWhere stories live. Discover now