Hold up on me | Retiens-moi

Chapitre 18

— Marchez droit vers le comptoir, et asseyez-vous à la place la plus à droit que vous trouverez, c'est de ce côté que sont installés Preston et Tom.

Les lumières violette et bleus m'aveuglaient, et les consignes de Samuel dans mon oreille mêlaient à la musique rendaient le tout étourdissant. 

Je réajustais mon décolleté, et maintenant que je sentais plusieurs regards en ma direction je trouvais que cette fente était peut-être un poil trop haute. Je pris une profonde inspiration avant de me mêler à la foule et de me diriger vers le comptoir. L'oreillette bien dissimulée entre les mèches de mon carré. 

 Quand j'arrivais au comptoir, je m'asseyais sur le siège le plus à droite et attendis de nouvelles instructions. Je ne savais pas ce qui pouvait se passer ce soir, je ne savais pas qui je pouvais revoir. Mais l'anse d'espoir en moi me signalait que c'était une bonne chose que je fus seulement équipée d'écouteur et non pas de microphone.

— Preston et Tom vous voient, vous pouvez légèrement incliner la tête et les voir en retour. Appelez le barman d'un signe de la main si vous les avez repérés.

Je tournais légèrement la tête à droite et vit les deux hommes assis à une table. Leurs carrures et leurs visages stricts les rendaient peu discret.

— Jeune homme, dis-je à l'intention du barman en tendant mon bras à travers le comptoir.

— Qu'est-ce que je vous sers madame ? Demanda-t-il.

— Euh... 

Je repensais aux doubles doses de traitements que Christina m'avait prescrit, il valait mieux que je me contente de la flotte pour ce soir. 

— Un verre d'eau, ça ira. 

Bien vu Halo, tu sais mieux que personne que psychotrope et alcool ne font pas bon ménage. 

Le barman me dévisagea sceptique, mais je ne pus entendre ce qu'il avait marmonné parce que la voix de Samuel résonna dans mon oreillette :

— Bien, maintenant ne regardez plus dans leur direction. Ils ne regarderont plus dans la vôtre jusqu'à ce qu'on localise David Hunberg. Agissez normalement vous êtes juste venus prendre un verre...

— Merci, dis-je au jeune barman qui était déjà revenu avec mon verre.

— Vous êtes sûr que ce sera tout ? Insista le jeune homme.

Le bar me parut plus étroit quand un homme occupa l'espace à ma gauche.

— Oui, pour l'instant, répondis-je.

Le barman me fit un clin d'œil amicale avant de retourner aux restes des clients. Je fixais les glaçons qui flottaient dans mon verre d'eau, que l'on pourrait prendre pour de la Vodka si l'eau n'était pas aussi fade.

Une odeur familière chatouilla mes narines, et puis...

— De l'eau ? Je vois qu'au moins l'un de nous deux lit bien ses notices de psychotropes...

Je tournais la tête en direction de l'homme à ma gauche. 

De cet homme à ma gauche.

— Ne me regarde pas, dit-il en apportant un verre de liqueur à ses lèvres.

La voix de Zade résonna comme une mélodie entre mes oreilles, il était debout, à mon inverse, adossé au comptoir du bar. Ses avant-bras reposaient à quelques centimètres des miens.

— Ne me regarde pas, dit-il une fois de plus. Fais comme moi et lutte aussi fort pour ne pas me regarder comme je lutte pour ne pas te toucher.