Hold up on me | Retiens-moi

Chapitre 31

Je tendis le bras pour augmenter le volume de la radio, Paper Rings de Taylor Swift était la prochaine musique sur ma playlist.

Mais Davis me coupa en plein vol en fouettant ma main du bout de ses doigts. Je protestais par une onomatopée.

— Maman Taylor... Peut attendre quelques minutes, dit-il peu convaincu par sa propre déclaration.

Je hochais la tête.

— Non, justement, maman Taylor ne peut pas attendre quelques minutes... 

Davis me regarda quelques secondes avant de rediriger son attention sur la route. Ces instants suffirent à me parvenir l'avertissement qu'il glissait dans ses yeux clairs. Je mis ma playlist sur pause, je lui devais bien ça, et j'étais dans sa voiture après tout.

Je pris une profonde inspiration et me tournais vers lui.

— Combien de temps veux tu faire attendre maman Taylor au juste ?

Il me balança un autre avertissement par-dessus son épaule. Puis en grimaçant fixa la route en laissant ses pensées le guidait, il serra le froufrou rose qu'il avait ajouté au tour de son volant quand il dit :

— Assez longtemps pour que tu m'expliques pourquoi tu ne répondais plus à mes appels, ni à mes messages, ou mes mails, depuis le soir où tu as fait cette intervention avec la police, ou encore...

Il s'arrêta un instant. Il serra plus fort.

— Assez longtemps pour que tu m'expliques pourquoi tu m'as demandé de mentir à la police ce même soir !

Il avait tellement hurlé que je n'avais pas pu m'empêcher de gigoter dans mon siège.

Je le dévisageais, pendant que son regard basculait de la route à mon siège passager. Il parlait de la soirée que j'avais passé avec Zade, le soir où il m'avait laissé découvrir qui il était.

— Qu'est ce qui t'arrive Halo ?

Il était presque haletant d'inquiétude et de questionnements.

Je ne répondis pas, la culpabilité pesait sur mes cordes vocales à la place des mots que je devais prononcer.

— Je ne te reconnais plus, et je refuse de te couvrir davantage si je ne sais pas dans quoi tu t'embarques.

C'était légitime, je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait menti à quelque policier le soir où je le lui avais demandé sans presque aucune explication en retour. Je lui en étais reconnaissante, sincèrement, mais... pour autant, je savais que je ne pouvais pas lui révéler la vérité, trop de personnes étaient déjà impliqué dans ce bordel.

— Tu te drogues Halo ? Dit-il d'une voix qui tressaillit.

Davis écarquilla les yeux pendant que lui-même envisager cette possibilité...

— Non ! Non ! Non ! Répondis-je frénétiquement en balayant cette théorie d'un geste de la main.

Enfin... Si, mais si c'était sous ordonnance du docteur Robert, j'imagine que ça ne comptait pas vraiment.

Je ne savais pas si on lui avait fait part de mon intrusion au sein du centre psychiatrique de Manhattan sous le nom de sa secrétaire, mais Christina avait doublé mes doses de traitement, et à chaque fin de séance, elle avait augmenté sa vigilance pendant ces instants où je glissais ses petits comprimés dans ma bouche.

— Alors qu'est ce qui t'arrive bordel de merde ?!

Le cris de Davis me fit sursauter à nouveau