Chapitre 21

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TW⚠️ : Ce chapitre peut contenir des passages de description de violence domestique 


J'avais inspecté la maison toute la journée, j'en étais sûr, la voiture de ma mère n'y était pas. Ma mère devait être chez des amis, cela lui arrivait souvent après une gifle trop violente ou un coup bien trop douloureux. Elle s'en allait, passait quelques jours sans plus me donner aucune nouvelle, elle me laissait seul... Avec lui... Et quand elle revenait, j'avais souvent un œil au beurre noir, ou une épaule disloquée.

Je fermis les yeux puis lui repris les mains. Il se laissa faire. 

Je sentais à travers leur friction chacune des pensées qui le traversait, me traversait aussi.

Douloureusement.  

Quoi qu'il ai fait, nos ressenties étaient les mêmes. 

Apprendre leurs drames et les laisser entrevoir les vôtre, car c'est là tout le fondement de la profondeur des relations. 

Jamais je n'avais trouvé les mots de Christina plus juste.

Mais cette fois ci, elle n'était pas partie, elle était avec mon beau-père à l'intérieur de la maison, et quand l'incendie s'est répandu dans leur salon... Je m'en suis rendu compte trop tard. Leurs cris m'en hantaient pendant d'interminables nuits et... Je me suis engagé à l'armée la même année. 

Je fermais les yeux et laissais une larme s'écroulait le long de ma joue, cette rare fois, Zade ne l'arrêta pas.

J'avais crus que la culpabilité de ma responsabilité dans la mort de mes proches allait me tuer un jour, qu'en est-il de celle de Zade ? Un jeune garçon de dix sept ans, laissé à lui même et aux pensées qu'ils l'avaient poussée à déclenché un incendie meurtrier...

La bile me monta à la gorge. 

J'y ai passé quelques années, ensuite, on s'est aperçu de mon addiction aux médicaments. Et après quelques tests psychologiques on a conclu que l'hospitalisions était l'issue la plus envisageable.

Il s'arrêta quelques secondes et même si je sentais son regard posait sur moi, je gardais les yeux fermés. Mes mains sérrant les siennes. 

Je baignais encore quelques instants dans l'aveu qu'il venait de me faire et je ne voulais pas qu'il y lise l'effroi qu'il me causait.

Je me forçais à l'accepter comme il m'avait accepté... Mais aussi destructrices que devaient être ses pensées durant cette période, elles l'avaient tellement possédées, faisant ainsi de lui... Un meurtrier.   

Mais sa mère et son beau père avaient eux aussi tué une part de lui, à chaque gifle, chaque coup depuis ses douze ans... 

En vers qui devions nous éprouver de la miséricorde ? 

J'ai aujourd'hui vingt-sept ans Halo, mais j'avais vingt quatre ans quand je me suis fait hospitaliser au centre psychiatrique de Manhattan.

J'ouvris brusquement les yeux. 

Zade Masson s'était fait hospitaliser au centre psychiatrique de Manhattan ? 

Il y a trois ans de cela...

Et toi, Halo, tu n'avais encore que vingt et un ans.

Sa voix changea aussi drastiquement que son regard. 

Mon cœur s'arrêta quelques instants, et mon sang se glaça ce qui fit sourire Zade. 

Un sourire que je ne l'avais jamais vu emprunté. 

Hold up on me | Retiens-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant