Hold up on me | Retiens-moi

Chapitre 13

— Je vais vous le répéter combien de fois ? Je refuse de déposer plainte.

— Je comprends votre état de choc madame Harper, mais c'est dans mon devoir de vous expliquer que si vous décider de poursuivre ces agresseurs pour votre enlèvement vous serez sous protection judiciaire pendant toute la durée de la procédure.

Je secouais la tête une fois de plus, et le stagiaire qui était parti m'apporter un café, revint enfin.

— Merci, lui murmurais-je tout doucement.

Quand je me retournais en sa direction, le commissaire à la moustache taillé qui m'interrogeait depuis au moins une trentaine de minutes continuait de me fixer de la même manière avec laquelle il m'observait dès qu'on m'avait introduit dans ce commissariat. Sceptique, distant.

— Vous savez, ces hommes sont déjà recherchés pour plusieurs chefs d'accusation, ils...

Quand je fus sur le point d'avaler la première gorgée de mon deuxième café de la matinée, deux larges mains se posèrent sur les épaules du commissaire en face de moi et le coupèrent.

— Voyons, Gigi, tu sais à quel point l'affaire Harper compte pour moi et on vient à peine de m'informer de sa présence, ici ?

Je relevais les yeux vers la haute silhouette derrière le commissaire. 

L'homme portait un imperméable beige, au-dessus d'une chemise immaculée et d'une cravate de mauvais gout. Il avait l'âge de la soixantaine peut-être, avec des cheveux plus sel que poivre et une peau mate. Ses cheveux étaient plaqués sur le côté et ils grisonnaient dans différentes teintes de gris et d'argentés.

— Il faut croire qu'il est rare de vous voir dans votre bureau attribué avant 10 heures du matin, inspecteur Rodriguez.

Dit le commissaire qui avait grommelé des dents dès la mention du surnom Gigi. 

L'inspecteur, qui avait l'air d'être le principal en charge de l'affaire du braquage de NC, me tendit son bras qu'il fit passer au dessus de la tête de Gigi en guise de réponse à ce dernier. 

Quand je lui serrais la main et l'inspectais plus attentivement, des rides autour de ses yeux se dessinèrent.

— C'est un plaisir de vous avoir saine et sauve entre ces lieux, chère mademoiselle Harper.

Il fit le tour du bureau pour se rapprocher de moi, puis, il prit mon verre de café qui avait le gout de plusieurs choses si ce n'était du café, et il me retendit la main.

— Si vous voulez bien me raconter tout dans mon bureau attribué. Nous y serons plus au calme.

Je soupirais et lançais un dernier regard à Gigi avant de suivre cet inspecteur dans la direction qu'il empruntait.

Le bureau était plus petit que ce que j'avais imaginé. Mais il restait décent, je m'asseyais sur le siège libre en face de son bureau pendant que l'inspecteur prenait le temps de tirer sur les stores pour nous offrir plus d'intimité. 

Je soupirais quand il redéposa mon café affable près de moi et qu'il s'affaissa sur le siège en face du mien.

— J'ai déjà raconter ce qui arrivait dix fois et à au moins à dix flics différents. Marmonnais-je pendant que l'inspecteur examinait sa cravate. 

Je jetais un bref coup d'œil à la plaque doré près du tas de paperasse entre nous. 

Samuel Rodriguez.