Hold up on me | Retiens-moi

Chapitre 15

— Non, répondis-je au téléphone collé entre ma joue et mon épaule. Je ne sais pas si c'est les calmants auxquelles ils le shootent mais sexy Garcia est tout sauf sexy Garcia. La tout de suite il ressemble plus à flippant Garcia.

J'entendais les rires lointains de Davis qui m'avait mis sur haut-parleur dans sa voiture.

— Si je comprends bien, j'abandonne le café latté ? Demanda-t-il.

Je ramenais à mes lèvres le café des distributeurs du hall de l'hôpital. Je faillis le recracher en réponse à Davis.

— Non ! Si tu goutais celui ici tu me maudirais à vie de t'avoir empêché de prendre ta dose de café horaire.

Il rit de plus belle.

— D'accord, dit-il. Je vais nous en chercher et après cinq minutes auprès de flippant Garcia je prétexterais que ma... Voisine a ses chiottes bouchées et qu'elle veut utiliser les miennes, chose que je lui refuserais compte tenu de la soirée qu'elle a organisée et à laquelle elle ne m'a pas invité.

— C'était y'a trois mois, Davis, passe à autre chose, lui dis-je pendant que j'essayais de ranger toutes les pièces de monnaie que j'avais fait sortir de mon sac pour un café qui n'en valait clairement pas la peine.

— Tu m'en demandes trop là Halo.

Je soupirais et essayais de gérer tant bien que mal le petit groupe de personne qui attendait derrière moi, les pièces éparpillées et mon téléphone qui s'échappait petit à petit de la prise de ma joue.

— Contente-toi de nous trouver ces cafés lattés ensuite ramène toi avec une excuse plus crédible, parce que sinon flippant Garcia pourrait aussi bien se transformer en : vous êtes virés Garcia !

Je n'eus pas le temps d'écouter la réplique qui suivait les rires de Davis, parce que mon téléphone fini par glisser de ma joue et de mon épaule et il tomba au sol, coupant la ligne entre nous.

— Merde !

Je m'apprêtais à le ramasser quand deux larges mains le firent pour moi. Mon cœur s'emballa trop vite, mais quand je relevais, les yeux il m'informa aussi de l'ampleur de sa déception. 

Ce n'était pas Zade.

C'était un homme d'une taille moyenne, il avait des cheveux noirs coupé plus court que ceux de Kai et une peau excessivement pâle. Plus je l'observais et plus je sentais quelque chose d'étrange se formait au fond de mes tripes.

— Vaut mieux faire attention avec ça, dit-il. C'est fragile.

— Merci, répondis-je à mi-voix en récupérant mon téléphone.

Je ne pris même pas le temps d'inspecter mon appareil, j'essayais toujours de déchiffrer la raison derrière la formation de cette boule étrange au fond de mon estomac à mesure que j'observais cet homme.

— Vous avez fini avec la machine ? Me demanda-t-il.

Je secouais rapidement la tête.

— Oui ! Vous pouvez l'utiliser.

Il prit ma place près de la machine à café et comme s'il sentait que mon regard ne se détachait toujours pas de lui, il essaya tout d'un coup de se faire un peu plus petit à travers l'affaissement de sa carrure.

— Est ce... On s'est déjà vu ? Demandais-je timidement.

Il me balança un regard foncé par-dessus son épaule, puis il me fit non de la tête.