Chapitre 33

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L'Ombre.

Tu m'as aspiré. Tu as aspiré mon âme, tu as aspiré mes couleurs, tu as aspiré mon être entier pour ne faire de moi qu'une coquille vide. Ainsi, c'est donc ça la mort ? Être aspiré, et continuer à errer ? J'aurai préféré ne jamais vivre, pour y échapper.

Mon cœur ne bat plus. Mes yeux ne parlent plus. Tout en moi est devenu rien, un néant remplis de rage, un chaos qui s'auto-alimente par son seul pouvoir de destruction.

M'as-tu rendu comme toi ? Une version sordide et vengeresse de ta créature ? Un lamentable fils hybride, voué à souffrir de son éternité ? Vais-je moi-même en tuer d'autres, par centaines et par milliers, vais-je me délecter de sang frais, de peur et de cris d'effroi ? Vais-je jouer avec mes proies, les égorger une par une en prenant tout mon temps, pour mieux encore savourer leur souffrance ?

Oh, j'aimerais. J'aimerais tant. Mais je m'y refuse.

Ce sera toi, ma première victime.

Si ce n'est moi.

La malédiction des chats noirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant