Chapitre 1 - rencontre

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Je m'appelle Emily.

Quand je me présente à un garçon plutôt mignon qui vient m'accoster en boite de nuit, je lui dit que j'aime le foot et que je suis la plus grande fan de Neymour, Naymar... Neymar ? Quand le garçon n'est pas assez mignon, je lui demande simplement combien d'enfants il aimerait avoir si nous étions en couple. Lors d'un entretien d'embauche, je me vends comme une femme déterminée et motivée, qui aime boire une tisane devant la télé avant d'aller dormir plutôt que de boire à n'en plus pouvoir dans tout les bars de la ville.


Mais, voilà comment je devrais me décrire de façon officielle. Être honnête avec n'importe qui, l'épicier, le beau gosse que l'on croise tout les matins dans le métro ou la fille superficielle de son groupe d'amis.

Mesdames et messieurs, je suis bornée, excitée, un poil glandeuse sur les bords, maladroite et surtout, fleur bleue.

Je suis ce genre de fille qui est capable de trouver des côtés romantique au coup d'un soir que l'on a ramassé en boite complètement ivre. A trouver incroyable les rencontres sur des sites de culs et à fantasmer sur le bel inconnu à qui l'on demande du feu sur le quai de la gare.


Alors quand j'entends que toutes les histoires d'amours ne font pas forcément de grands romans, je dis FAUX ! Je suis suis sûre que oui. Je suis persuadée que l'on peut écrire une très belle histoire d'amour sur un coup d'un soir, tiens d'ailleurs, j'ai adoré Two nights stand ! Raconter la vie de deux êtres qui se rencontrent lors du Black Friday ou juste d'une journée typiquement New-yorkaise que je vis, moi, chaque jours.

Ma tête est remplis de scénarios de comédies romantiques.


Le seul problème est que je n'en vis aucune. Zéro. Depuis que j'ai 15 piges. Et maintenant que j'ai 21 ans, j'ai l'impression que je pourrais faire tout les efforts du monde, jamais je ne rencontrerais le prince charmant.


Voilà, je me suis présentée de la façon la plus honnête que je n'ai jamais fait. Ceci est ce que je devrais répondre quand on me dit « Vas-y, parle moi un peu de toi ».


Je cherche mon homme.





Mais dans l'immédiat, je cherche plutôt de quoi nourrir le sans-abri que j'ai invité (j'ai plutôt été violentée par ma mère qui m'a suppliée d'accepter de lui rendre service, encore) à venir squatter chez moi pendant quelques temps. J'espère simplement que le gentil-fils-de-la-magnifique-copine-de-ma-mère va vite trouver un autre logement !

Parce que oui il y a quelques limites dans ma vision du « romantisme ». Et tomber amoureuse du gars que ma mère m'a présentée n'ai pas DU TOUT attirant. Je préfère autant rencontrer mon prince charmant à la station d'épuration du coin.


Quand je conclus que j'ai prit assez d'approvisionnement pour mon hôte, je me dirige vers la caisse pour payer mes achats. J'espère vraiment qu'il aime les sauces épicées sinon ça va rester pourrir dans le fond de mes placards. Mais pourquoi je me suis emmerdée à prendre ça d'ailleurs ?

-Mademoiselle ?

Le caissier me sort de mes rêveries et quand je détache mon regard méthodique des pots de sauces, je tombe sur un visage souriant et tout à fait charmant qui me fait rougir instantanément.

-Ça fera 26$.

Je lui souris niaisement avant de chercher la monnaie dans mon sac.

Une simple cliente rencontre le jeune caissier du Target un jour de pluie pour une histoire d'amour pleine de bonheurs et de sourires.

Ça sa en jette !

Je lui donne la monnaie et range mes articles dans les sacs en plastiques en regardant les pots de sauces d'un œil suspicieux. Le caissier me souhaite une bonne journée et j'essaie mon sourire le plus charmeur avant de m'en aller la tête haute. Une fois sortie du Target, je me rends compte que je n'aie même pas regardé le prénom du caissier sur son badge.

-Merde !

Je me murmure avant de m'élancer sous la pluie jusqu'à la voiture de ma mère.

Je rentre par le côté passager et je pose mon sac de courses entre mes jambes.

-Et bien, tu en as mit du temps ! Harry doit déjà nous attendre sous la pluie ! Me lance ma mère en sortant du parking.

-Mais non ! Il est 15h25, son avion n'est même pas arrivé !

-Il arrive dans cinq minutes Emily. Et il nous en faut 15 pour arriver à l'aéroport. Répond-elle d'un air suffisant.

-Et bien il attendra à l'intérieur si c'est la météo qui te gène.

-Emily, je te préviens que si tu es odieuse avec lui je...

-Je ne le serrais pas c'est bon ! J'aimerais juste que tu arrêtes de me faire des reproches sans arrêts quand je suis présentement en train de rendre service à trois personnes en même temps.

-Qui ?

Je lève les yeux au ciel. Elle n'est pas sérieuse ?

-Toi, ta copine et surtout le fils de ta copine. 

Elle ne réponds rien et le trajet se fait dans le plus sérieux des silences.


Quand on se gare dans le parking de l'aéroport, ma mère et moi sortons ensemble de la voiture et tandis que je cours vers le bâtiment, ma mère marche élégamment sous son énorme parapluie noir. J'arrive dans le hall et cherche mon hôte du regard alors que je n'ai aucune idée de quoi il ressemble. Les seules informations que j'ai brièvement écoutées de ma mère sont : qu'il s'appelle Harry, qu'il est anglais et qu'il vient ici pour intégrer une école prestigieuse à N.Y. Ma mère et ses amis de « prestige ». Sans m'en rendre compte, je lève les yeux au ciel.

Ma mère me rejoins finalement en repliant son parapluie et en l'éloignant le plus loin possible d'elle avec son bras comme s'il avait la peste.

Son regard d'aigle se balade dans tout le gigantesque hall avant de s'arrêter brusquement pile devant nous. Un large sourire illumine alors sa mine d'habitude blasée et elle s'élance vers le Harry qu'elle seule voit.

-Harry.

Appelle-t-elle quand on s'approche dangereusement d'un homme assit sur un banc, la tête baissée vers son écran de portable. Je n'aperçois qu'un peu les traits de son visage sous des mèches bouclées qui lui tombent sur les joues.

Il relève vivement la tête quand il entend la voix de ma mère et ses yeux fatigués tombent directement sur sa silhouette puis s'aventurent sur moi avant de se recentrer sur le sourire éclatant de ma mère.

Il sourit pleinement en se levant. Il range son portable dans sa poche et ma mère l'enlace avant qu'il n'est comprit ce qu'il se passait.


       

 

A vrai dire, je suis plus déstabilisée par le comportement doux et chaleureux de ma mère envers un total inconnu plutôt qu'aux yeux envoûtant d'Harry.

collisionWhere stories live. Discover now