Chapitre 12 - secrets enfouis

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Une pluie d'étoiles collées sur le rideau noir au dessus de ma tête. Ce que je ne vois pas parce que j'ai choisis une vie urbaine et entraînante.

Voilà ce que je regrette parfois sur mon banc.

S'écrouler sur un tapis vert et frais, surprise par la rosé qu'à déposé la nuit sombre qu'offre les longues prairies des villages.

Voilà un souvenir bien lointain du temps où j'allais encore chez mon grand-père.

Les longs immeubles imposants m'oppressent parfois quand je slalome entre eux pour me réfugier dans l'espace qui m'est réservé parmi la fosse où tout le monde se jettent le matin. Pour brouiller leurs visions noires de la nuit passée, je m'amuse à penser qu'ils sont des marionnettes. Des gestes calculés, répétés, aucune saveur n'est repérée dans leurs attitudes. Leurs mines aigries et tristes sur leurs visages de papiers.

Conçus pour être là, je me sens un peu perdue au milieu de ces expressions si familières qui apparaissent parfois comme étrangères et menaçantes. Je me sens comme invisible au milieu de ces tables, ces habitués qui jacassent autour de moi et je ne sais pas si ce camouflage est pour me protéger ou parce que la cage est trop petite pour une foule aussi dense. Je tourne autour de moi, mais le vide me fais perdre la notion de l'espace autour. J'ai l'impression d'être une petite fille dans un grand manoir inhabité, personne ne me voit. Je cri au secours, je m'arrache les poumons dans ce désert de bitume. Je croise plusieurs regards, tous mécontents et malsains. Je ferme les yeux pour échapper et hurle à la mort. Non ! Non !

J'ai choisis tout cela, pourtant.

-Non ! 

Je me réveille en sursaut, un cri s'arrache de ma gorge et je me redresse. Je suis en sueur dans ma couette épaisse. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je ne me souviens pas avoir fait un rêve aussi peu dénué de sens et si angoissant à la fois dans ma vie. Tout me paraissait si réel et vécu.

La porte de ma chambre s'ouvre en un fracas et je frôle la crise. Mon cœur en état de choc, ma tête baisse les armes en voyant le regard paniqué d'Harry qui entre dans ma chambre. Il se tient debout, la main encore accrochée à la poignée : il me regarde.

Je souffle son prénom du bout de mes lèvres mais moi-même je n'entends rien. Tout de même, il s'approche de mon lit et sa main glisse sur la poignée de la porte. Mes yeux sont yeux sont accrochés aux siens. L'obscurité me rassure cette fois et quand Harry s'assoit sur mon lit, j'ai l'impression que mon souffle à écrasé tout la pièce et toute la tension dans mes épaules.

- Emily, ça va ?

Harry chuchote ce qui ne me permet pas d'entendre sa voix rauque. Je ne sais pas comment lui demander de parler plus fort, alors je murmure plus bas que lui :

-J'aimerais... entendre ta voix.

Ma bouche est sèche et mes yeux me piquent. Harry passe sa main sur mon front et il se racle la gorge :

-Tu as fais un mauvais rêve ?

Je ne réponds pas, je me contente d'écouter le son que procure la voix d'Harry. Une si douce mélodie qui me calme presque instantanément. C'est comme si sa voix emplissait la pièce et que j'étais obligée de me concentrer sur ce son calme et grave. Ce son lent qui berce et apaise les tempêtes.

Je ne pense plus à rien et je me rallonge. Sans rien dire non plus, Harry se glisse dans ma couette et je prends sa main le long de son corps. Il l'a serre en retour et je ferme les yeux.

collisionWhere stories live. Discover now