Partir

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Je ravale ton image tandis que je fais passer l'archet sur les cordes de mon violon,

Mais tu renais des cendres de mon chagrin, a chaque fois que je libère le son.

Je regarde, en aspirant la paix passagère de l'étendue bleue sans fin et sans fond,

Le temps et l'eau effacer, d'un geste douloureux, les lettres de ton nom. 


J'écoute, mais le silence emporte au loin l'espoir téméraire que j'étreins.

Le temps passe sans attendre, indifférent et étranger comme un train,

Un train que j'essaie a chaque fois de prendre mais en vain,

Un train dans lequel je dois être pour graver mon vague destin.


Et mes soupires s'envolent discrètement dans les brises légères,

Je t'attends, sans avoir de raison de le faire.

Comme un fantôme, je hante les parages de nos décombres,

La mémoire engloutie par nos souvenirs et leurs ombres.


Je ravale ton image tandis que je fais passer l'archet sur les cordes de mon violon,

Mais tu renais des cendres de mon chagrin, a chaque fois que je libère le son,

Je regarde, en aspirant la paix passagère de l'étendue bleue sans fin et sans fond,

Le temps et l'eau effacer d'un geste douloureux les lettres de ton nom.


A la vitesse du vent, je m'en rappelle, tu faisais couler d'audacieux moments.

Pour une fois, j'avais su récolter les fruits tant réputés du temps.

Mais maintenant, condamné a ton absence, je vis au ralenti...

Je ne peux cesser d'humer ton parfum, qui est le poison que je fuis.


Et les fleurs palissent dans le champs de notre complicité,

Je regarde le tonnerre et la colère abattre nos arbres dénaturés.

Par moments, je te vois... Et tu ne regardes même pas.

Les matins s'éclipsent et les champs se meurent, le temps perd ses attraits,

La vie souffre et s'époumone pour la pluie d'un baiser,

A l'heure ou l'absence des nuages et des tempêtes,

A malheureusement été scellée, comme promise a jamais... 


Grace soit rendue a celui qui le sait,

Tels les saisons, les gens passent, mais a leur différence, ils ne reviennent jamais.

Ce soupçon de fidélité tisse les promesses qu'ils n'oseraient jamais prononcer,

Tout l'amour qu'ils ne sauront, et qu'ils ne voudront jamais céder,

Et toute cette vie qu'ils refusent de vous livrer, qu'ils refusent de vous offrir...

Venir, me saisir, Semer, faire pousser, moissonner puis finalement, tout laisser... et partir.


-M

J'écris, j'écris et j'écris...Where stories live. Discover now