Comme un fou.

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Comme un fou, j'ai passé ma vie à courir, le souffle coupé
À choisir des destinations et à ne jamais les atteindre
Décidé à effacer les risques au risque de m'éteindre
À changer les chemins et à ne jamais arriver...

Comme un fou, j'ai passé ma vie à saboter mes propres plans
À briser mes rêves et à pleurer leurs cendres
À me combattre moi même sans jamais me rendre
À planter le poignard dans ma poitrine et à me demander qui me déteste tant...

Comme un fou, j'ai passé ma vie à courir, les yeux fermés
À chercher les réponses en refusant de les trouver
À inventer tant d'alternatives à la réalité
Pour combler mes désirs, par le manque, tellement apeurés.
J'ai passé ma vie à défier mes rêves
Et à me reconstruire à chaque fois que j'ai manqué de les réaliser
J'ai passé ma vie à écrire des épitaphes et à les publier
À vivre dans le cimetière de mes rêves,
Paranoïaque et endeuillé...

Oui...
Comme un fou, j'ai couru sans vraiment aboutir
Je courrais vite, tellement vite, rien que pour en finir
Je fuyais les monstres que, moi-même, j'accouchais
Et j'ai causé toutes les larmes que j'ai pleuré...
Et jusque-là...
Je n'ai ramassé aucun des rêves
Ceux que j'ai abandonné sur mon chemin...
J'ai achevé mes propres espoirs
Et pour se venger, ils ont fécondé ma plus grande déception...
Une tumeur qui a dévoré mes freins et mon bouclier...
S'ensuivit le coup qui m'a été fatal et déclaré final...
A n'en point douter, le cœur exposé à une vie très pluvieuse,
Finit toujours par s'altérer...

Et depuis, je sens les cendres de mes rêves m'étouffer
Oui, encore, toujours et presque chaque jour
Leurs esprits tourmentés me poursuivent sans arrêt
La colère qu'ils m'insufflent est sans fin
Puisque leur tourment n'a jamais été leur...
Leur tourment est à jamais... mien.

Et le cœur, rempli d'amertume chronique et de fait, aigri
M'a livré à une course à destination de la mort,
À une course solitaire et infinie...

-M

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