Pages Blanches.

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Je perds mes mots à chaque fois que j'essaie de les aligner,

A ma vue, ils s'envolent comme ces oiseaux peureux, sur les quais...

L'amour fait cela parfois. Des départs comme des massacres,

Qui naissent orphelins, sans ascendance, brusques et surprenants,

Silencieux et définitivement tranchant.

Intolérables.

Je perds mes mots à chaque fois que j'essaie de me vider

De saigner nos souvenirs que le temps menace de par son passage

Je sens que la vie m'a quitté, mais pourtant je ne suis pas vide

Elle m'a quittée, et pourtant je ne suis que plein d'elle

Plein de tout sauf une vie, ou ce que je crois en connaitre...

Je perds les sens et pas que les mots,

Mes pensées sont exilées dans les terres où tu vis

Où je suis banni, les terres du salut et de la survie.

Dieu que je prie, j'ai couvert de larmes votre autel

Je n'ai plus d'encens, plus aucune apologie,

Même à son absence, je suis asservi...

Enfin je perds mes mots et pas que...

Je me perds aussi...

Mais ton essence demeure mon seul repère. L'Ironie.

J'ai beau tout effacé... tu restes gravée sous mes paupières ...

La résistance du cœur est incalculable, surtout quand il est incassable...

Incassable depuis que ton départ l'a statufié...

Je ne perds plus mes mots... ils sont désormais tous perdus.

Mes mots sont perdus derrière un horizon inatteignable,

Si seulement mes maux pouvaient les suivre. L'utopie et l'inimaginable.

Sournoise, ton absence m'emplit plus que ta présence façonnée de mes souvenirs,

Je ne peux m'en vider et je ne peux fuir

J'ai beau tout effacé... Et Partout...

Tu restes gravée et taillée...

Le comble et le pire...

Même sur les pages blanches d'un écrivain... qui a cessé d'écrire.

-M

J'écris, j'écris et j'écris...Where stories live. Discover now