Je renverse le Jeu.

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Tumeur cancéreuse maligne, je tue.
J'amasse des jours et des années
Des moments qui se dégradent sans être vécus
Je suce la vie sans vivre, soûl et ivre.
J'ai laissé mes joies derrières les lettres de vos prénoms
Et par mes printemps, j'ai planté les fleurs près de vos pierres tombales
Comme un mort pour les morts, comme un pion.
Jamais, même pas un moment
Je n'ai arrêté de soutenir les cieux d'Atlas sur mes épaules
De garder ce qu'il faut taire
Et de fuir ce qui va me plaire
De me fusiller une, deux, trois fois
Pour respecter illegitimement vos lois
Sans respect, comme une prière sans foi.
Je me suis incinéré avant de mourir,
Je me suis réécris avec l'encre du coeur
D'un encrier a sec, et les gouttes des pleurs.
Les fils entrelacés de mon existence
J'ai envie de les défaire, de mieux les refaire
De briser les chaînes qui me déchaînent De faire parvenir le rugissement d'une âme
De faire de ma bougie mille et une flammes.
Je renverse le jeu.
Ce soir Louis XVI est guillotiné
Je m'empare de votre bastille et je piétine votre royauté
Ce soir, Marie-antoinette est vôtre hôte
Et des biscuits, je vous en ferais manger,
Pleins de biscuits, dans les fournaises des enfers, je les ai enfournés.
Ce soir, je renverse le jeu
Et je crache dans votre âme le quart de vie que vous me laissez
J'ai envie
J'ai envie de reprendre une bouffée de vie
J'ai envie de percuter mon destin
De bifurquer, de rompre leur sort
De retracer les chemins et démolir les ponts
De faire pleins de morts.
J'ai envie
J'ai envie de déverser mon poison dans vos veines
Et de bercer dans mes bras une vie, sans haine.
J'ai envie de respirer
De balayer tant de rêves sans réalité
Je n'ai jamais eu les pieds sur terre
J'ai joué au pendu pendant assez de temps
Mais j'ai jamais quitté mon foyer, l'univers, le firmament.
Et ce soir, je m'empare de votre bastille
Outré et ressuscité, brisé et recollé.
J'ai assez duré, je vais reprendre de l'air
Je m'en vais vivre et je vais arrêter de survivre
Le phénix du Liban ne s'éteint jamais
Et de mes propres cendres,
Ma vie que j'ai brûlé sur votre autel
Je renais, je renais, je renais...
Et je renverse le jeu.
Vos prisons vibrent, mon coeur reprend ses battements
Le phénix du Liban ne s'éteint jamais
Ma bougie deviendra un soleil qui s'amusera a mépriser vos ombres
Entendez- vous le rugissement de mon âme?
La colère et la véhémence avec lesquelles
Je me deverse dans vos veines et je torture vos âmes
Tumeur cancéreuse maligne, je tue.
Et je tuerais désormais... sans fléchir.
Désormais, je tuerais... sans mourir.

-M

J'écris, j'écris et j'écris...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant