Son ange pleurait.

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Son regard était intense et solide, refusant de rencontrer le sien. Elle regardait le mur fermement, laissant les larmes rouler sur sa joue. Elle sentit les muscles de son visage trembler, se contracter puis se relâcher sous l'ordre de ses nerfs troublés. Elle baissa la tête et ravala un sanglot. Il la regardait, une expression brisée sur le visage. Il se sentit soudainement prisonnier de sa propre peau, devant le visage de son ange qui pleurait.

- C'est Le phénomène le plus inattendu du monde. La dep... La dépression. Elle s'est installée progressivement en moi. L'accumulation des remords et du mal qui ont découlés des coups que j'avais reçu. Tout s'entassait et s'accumulait. Jusqu'au jour ou je me suis réveillée vide, paumée. Plus rien n'avait de sens. Face au miroir, je me suis rendue compte que tout avait perdu sa valeur. J'ai essayé de me contredire, de me dire que j'avais tort...

Sa voix s'étrangla et elle essuya une larme brulante. Il lui prit la mains.

-Et après ? demanda-t-il a mi-voix.

- J'ai pleuré. Je ne pouvais prouver le contraire. Car c'était malheureusement vrai...  Chaque jour une partie de moi mourrait, et j'étouffais ma torture dans les pleures, et dans la mutilation.

Les larmes devenaient de plus en plus abondante. Elle regardait le mur toujours aussi fermement, refusant de rencontrer son regard.

-J'ai goutté a l'envie de mourir... J'ai gouté a la douleur des faux-sourires ! J'ai su ce que ca faisait d'essayer constamment d'intégrer le monde, et de constamment échouer. J'ai su ce que ca faisait de nuire a ce qui est a l'extérieur pour cacher ce qui était a l'intérieur... J'étais piégée, dans une immense douleur infinie... Et ca ne s'arrêtait pas, je te jure!

Elle craqua. Elle ne pouvait plus se retenir. Il la prit dans ses bras et l'abrita dans son étreinte, en enfouissant quelques doigts dans ses longues mèches dorées. Ses sanglots étaient violents. Elle tremblait. Elle était totalement brisée, totalement détruite et abimée, sous les yeux de l'homme qui voyait en elle, un ange qui pleurait.

 Ses bras était un refuge, et elle était une sans abri. Il ne lui dit rien. Il avait perdu ses mots. Il lui prit la main et effleura doucement les cicatrices de son avant bras. Puis il ramena ce dernier a ses lèvres tremblantes et rougies par la colère, et le recouvrit de baisers. Il avait besoin de compenser les moments pendant lesquels son ange avait eu besoin de lui, et il n'était pas la. Les moments pendant lesquels elle était une sans-abri...

Et il n'était pas la...

-M

J'écris, j'écris et j'écris...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant