L'aventure d'Herenui [1ere version/incomplet]

Chapitre 32: Champion

Herenui n'avait pas perdu de temps après avoir mis le camp ennemi en feu: elle avait rejoint Crème, sa monture, et s'était mis en route pour rejoindre son groupe. D'abord au pas à la lisière de la forêt pour être la plus discrète possible, elle avait ensuite poussé sa jument au galop lorsqu'elle avait entendu la bataille commencer. La démone arriva enfin à hauteur des combats et décida d'attacher Crème à un piquet planté par les Jezdecs. Elle ne s'était que très peu entraînée au combat à cheval et elle préférait ne prendre aucun risque dans cette situation déjà compliquée. La guerrière observa le champ de bataille quelques secondes pour s'imprégner de la situation: les troupes ebeneniennes, fraiches et motivées avaient fait une grosse percée dans les premières lignes Jezdecs, mais déjà l'effet de surprise retombait et les combats se faisaient plus rudes. Herenui s'élança.

Calmement elle élimina ses premiers adversaires. Elle avait choisi d'utiliser ses wakisashis, deux petits sabres hokoris, plus maniables et rapides dans cette pénombre que son sabre à deux mains. L'assassin jouait de toute sa ruse pour venir à bout de ses ennemis: croche-pieds, section des tendons, attaque dans le dos quand des guerriers étaient trop concentrés dans des duels. Elle exploitait toutes les chances qui se présentaient à elle, sans remords. Ce soir il fallait tuer pour survivre et elle voulait survivre. Pour quoi ou pour qui? Un instant fugace cette pensée lui traversa l'esprit. Pour rentrer dans son archipel bien sûr à moins que... mais Herenui se ressaisit. Pas le temps de se perdre dans ses motivations, il fallait agir. Hinevara avait souvent répété à son élève qu'on réfléchissait toujours mieux vivant que mort, quand la jeune démone se déconcentrait.

Du coin de l'œil, la guerrière vit un cheval se cabrer dans un grand hennissement avant de s'effondrer. Le cavalier éjecté lâcha son arme et s'écrasa à une quinzaine de mètres d'Herenui, qui reconnut alors Oskar. Elle allait retourner à ses combats lorsqu'un Jezdecs s'approcha du jeune officier toujours à terre et qui peinait à se relever. Elle n'avait pas le temps de s'occuper de lui, elle était déjà aux prises avec deux ennemis, pourtant une voix dans la tête d'Herenui l'exhortait à se débarrasser d'eux le plus vite possible pour prêter main forte à son camarade. Pourquoi se souciait-elle de lui? Se protéger elle-même lui demandait déjà toute son attention.

Ces émotions passèrent comme des flashs dans l'esprit de la démone qui parvint cependant à déséquilibrer un adversaire et à le propulser sur le deuxième opposant, à son tour déstabilisé. Elle les acheva prestement et s'élança vers Oskar.

Au moment ou le Jezdec allait abattre son arme sur l'adolescent, Herenui planta ses lames de toutes ses forces, les enfonçant jusqu'à la garde. Le corps de sa victime se crispa avant de se relâcher subitement, toute la masse de l'homme était maintenant portée par les wakisashis de la démone. Cette dernière les inclina vers le bas pour que le corps glisse vers le sol, à coté d'Oskar. Elle aida le garçon à se relever et lui indiqua où se trouvait son arme. L'adolescent partit la chercher et Herenui décida de se relancer dans ses combats sans attendre son camarade.

Après deux heures de combat, les troupes ebeneniennes n'avançaient plus que péniblement, fatiguées par la cadence imposée et l'opposition continue de soldats frais. Ordre fut donné de tenir les positions acquises jusqu'à l'arrivée de l'autre coté de la citadelle des hommes de Weiber. Les soldats tentèrent alors d'organiser des barricades et des roulements pour se reposer un peu. Nombreux étaient ceux qui n'avaient même pas eu le temps de s'hydrater ou de panser certaines blessures qui le nécessitaient réellement.

Alors que la situation commençait à se stabiliser, une clameur s'éleva sur la droite d'Herenui qui reprenait son souffle avec quelques autres soldats derrière la ligne de front. Quelques instants plus tard, ils furent appeler en renfort par un officier pour contrer une offensive Jezdec. Les cris retentirent de plus belle lorsqu'ils arrivèrent sur place et Herenui comprit qu'il s'agissait d'encouragements. A quelques mètres d'elle se tenait un gigantesque ennemi, devant faire entre deux mètres dix et deux mètres vingt, maniant une épée massive qui tranchait quiconque tentait de s'opposer à lui.