Chapitre 40: conseiller diplomatique

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Alric arriva à l'orphelinat en début d'après-midi. Dans la cour, quelques enfants s'amusaient, jouant à la guerre ou se courant après. Le prince les observa quelques secondes, se replongeant dans son passé. Il avait longtemps envié les autres petits garçons, fils de gardes ou de serviteurs du palais, qui gambadaient sous ses fenêtres, rejouant des batailles, pendant qu'il étudiait à contre cœur diverses leçons. Mais aujourd'hui, toute sa frustration serait oubliée s'il arrivait au pouvoir. Tous ces petits sacrifices n'allaient peut-être pas être vains. En tout cas, il essayait de s'en convaincre.

L'arrivée d'un des encadrants de l'orphelinat, Tilla, le tira de sa rêverie. La jeune femme salua le prince respectueusement et s'enquit de l'objet de sa visite. Alric expliqua donc qu'il souhaitait rencontrer Käsner, s'il était là, car il avait à s'entretenir avec l'érudit. Tilla le conduisit alors à une petite écurie pour qu'il puisse y laisser son cheval et le fit entrer dans l'orphelinat.

Après avoir arpenté un grand couloir, l'employée s'arrêta et toqua à une porte en bois derrière laquelle une voix masculine résonnait. Les trois coups frappés par Tilla interrompirent l'homme qui vint leur ouvrir.

Alric fut dans un premier temps surpris par l'apparence d'Alfrid. Le général l'avait décrit comme quelqu'un de très amical et chaleureux mais le visage austère qu'il aperçut dans l'encadrement de la porte était tout l'opposé de ce que le prince avait imaginé. Cependant, lorsque l'érudit reconnut sa collègue, un sourire rempli de sympathie illumina son faciès.

-"Oh Tilla! Qu'y a t-il? As-tu besoin de..." Commença Alfrid qui marqua une pause au moment où il aperçut l'adolescent à coté d'elle. Il détailla quelques secondes Alric avant de s'incliner vers lui. "Mon prince, c'est un honneur de vous rencontrer" fit-il respectueusement "Puis-je vous aider d'une quelconque manière?"

-"Vous m'avez été recommandé par le général Wiesemann pour une affaire importante dont j'aimerais vous parler. Auriez-vous un peu de temps à m'accorder?" S'enquit le garçon

-"Heu... hé bien si mes modestes compétences peuvent vous être utiles, je serais ravi de les mettre à votre service. Accordez moi le temps de faire sortir les enfants et allons nous asseoir à l'ombre dans le jardin, le cadre y est idéal pour discuter."

Les élèves sortirent de la salle de classe en trombe et en criant, ravis de pouvoir aller s'amuser au lieu de rester assis sur les durs bancs de bois. Alric suivit silencieusement l'érudit qui marchait devant lui.

Quand ils ressortirent du bâtiment, le soleil l'éblouit quelques secondes, le faisant s'arrêter brièvement. Du haut de la volée de marches qui surélevait l'orphelinat, l'adolescent avait une belle vue du jardin, bien entretenu malgré le passage constant d'enfants. Le chaud vent de de juillet faisait bouger les branches des quelques arbres plantés ça et la, reliés par des bosquets de fleurs en tout genres.

Alfrid se retourna vers le prince, attendant qu'il le rejoigne en bas du perron, avant de le guider sous un magnifique saule pleureur qui avait poussé près d'un petit bassin, situé à une des extrémités du square. Sous ses ramures, un banc de pierre avait été installé, offrant aux promeneurs un peu d'ombre et de fraîcheur.

Une fois assis, Alric expliqua le plan de son père, son envie de diriger Krün pour avoir Wiesemann avec lui et son besoin de bons conseillers. L'érudit écouta attentivement, interrompant de temps à autre le prince pour lui poser des questions sur des points spécifiques.

-"C'est une aventure qui me parait palpitante" déclara Alfrid " et j'espère de tout cœur qu'elle sera couronnée de succès. Mais qu'attendez vous de moi exactement? A part vous servir d'interprète, je ne pense pas avoir d'autres cordes à mon arc or j'ai l'impression que vous en attendez plus de moi."

L'aventure d'Herenui [1ere version/incomplet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant